«Ecrire, c’est partager ses impressions avec le lecteur, c’est une arme pour le séduire en empruntant une telle fuite à partir d’une telle pointe d’une telle plume.» Mofaddel Abderrahim. Médecin chirurgien, auteur.
Cher ami,
Je t’écris cette lettre pour te demander l’état de ta santé et de ta famille. Quant à moi, Dieu merci… (Mdr !) C’était juste pour rire. J’espère que tu te souviens de cette entame. Mais on ne peut plus sérieux…
Bagages en main, je prends la route. Je ne suis pas de ces voyageurs qui ont une idée claire de l’itinéraire à prendre. Néanmoins, je compte sur mon optimisme pour ne pas m’égarer et atteindre ma destination. En route je me perds, je trébuche, je tâtonne, je reprends le même chemin sans aller nulle part. Las de tourner en rond, je décidais de me débarrasser de mes bagages. Une voix me disait que j’étais fou de faire cela, puisque ce sont des accumulations depuis le bas-âge. Ce sont comme des lanternes qui vont illuminer ton chemin.
Est-ce que ce n’était pas ce qui m’empêchait d’avancer en fait ? Et si j’avais tout faux depuis le début ? Telles étaient les questions que je me posais. C’est ainsi que je déballais tout ce que j’avais. Je fus léger et prêt à l’aventure avec un esprit de découverte et apprécier le chemin.
Ce voyage c’est la vie. Et les bagages représentent tout ce qu’on a eu comme éducation, formation, expérience. On les traîne avec nous partout où l’on va. On s’y agrippe fermement comme un enfant à son jouet. On les prend pour argent comptant. Et si on avait tort sur tout ?
Face à une situation complexe, on a tendance à trouver une explication simple et rationnelle en apparence, pour nous épargner la lourde tâche de l’analyse ; d‘où le concept d’idées reçues.
Toutefois, «leur degré de véracité est testé selon la logique de la coïncidence au cours de la vie de l’individu», comme le disait l’autre. Autrement dit, tout le long de notre vie on essaie de trouver des justifications logiques à ces idées reçues, au lieu de les tester à la lumière de la critique, de l’analyse, la logique etc. On trouve ce phénomène ancré dans toutes les cultures.
Ces idées sont plus liées à notre émotion qu’à notre raison. C’est la raison pour laquelle elles restent enracinées et très difficiles à mettre à nu. Pour preuve, on accepte facilement tout ce qui nous réconforte et rejette tout ce qui nous met hors de notre zone de confort. Ce qui fait dire à certains que nous sommes des êtres émotionnels plutôt que rationnels.
L’histoire a montré avec le temps la fausseté de beaucoup d’idées reçues. Cependant, cela ne veut pas dire que toute idée reçue est fausse ; d‘où maintenant l’utilité et la nécessité de la mise en question pour séparer le bon grain et l’ivraie.
Partant de ce postulat, ne serait-il pas mieux de ne plus s’attacher à aucune idée, sauf si elle est passée au crible analytique ? Et je partage l’avis selon lequel une des marques d’un grand esprit, c’est de s’amuser avec une idée sans pour autant l’accepter totalement.
Dans tous les cas, mon cher ami, voilà où j’en suis. Je me vois comme un chercheur dans son labo, prêt à tester les théories et idées relatives au bonheur, succès, bien-être, j’en passe et des meilleurs.
Dans l’attente de nouvelles rencontres sur ma route, que je partagerai avec toi un de ces jours, je te transmets mes pensées cordiales.
Amicalement !
Alassane SANÉ
from Lequotidien Journal d'informations Générales https://ift.tt/3jt9n8p
Commentaires
Enregistrer un commentaire