Les finances publiques sont tendues à cause du Covid-19, selon une étude sur l’impact de la pandémie. L’enquête a aussi révélé les limites du plan de relance de l’économie nationale.
Le Covid-19, c’est une question des finances publiques. Une étude, réalisée par l’Ong 3D sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le budget, a révélé deux tendances. La première est que «les finances publiques sont tendues».
Prenant les indicatifs budgétaires macroéconomiques, notamment les déficits budgétaires, Pr Abdou Aziz Kébé indiquera que le déficit budgétaire, qui est de 143 milliards, tournait autour de 400 milliards avant la pandémie. «De 2012 à 2018-2019, le gouvernement a fait des efforts importants en termes de réduction du déficit budgétaire qui est passé de 6,7% en 2011 à 3%, jusqu’en 2019. Avec la pandémie, le déficit est allé à 6%», a expliqué l’auteur de l’étude à l’atelier de restitution des résultats.
Au-delà de l’inflation qui a aussi augmenté, l’autre indicateur est la pression fiscale qui est encore très faible. «Avec les mesures de restriction des libertés, il n’y a pas de consommation, alors que le système fiscal du Sénégal est un système de consommation. Si on a 1 000 milliards, 70% nous proviennent des impôts de consommation. Donc avec les restrictions, les finances publiques sont tendues», a persisté Pr Kébé.
La tension sur les finances publiques s’explique, selon l’universitaire, par l’adoption par le gouvernement d’une législation exceptionnelle, «notamment les ordonnancements pris à travers les lois d’habilitation».
La deuxième tendance est relative au plan de relance économique proposé par l’Etat pour certains secteurs d’activités. «Le plan de relance contient beaucoup d’insuffisances», regrette Abdou Aziz Kébé. D’abord, souligne-t-il, «les dépenses sociales sont faibles». Il prend en exemple le budget du ministère de la Santé et de l’action sociale pour 2020, rapporté à la population et qui donne les résultats suivants : 192 milliards 714 millions, pour une population de 16 millions, donnent 12 mille francs par an, 1 000 francs par mois et 33 francs Cfa par jour. «Malgré les bonds très importants du gouvernement en termes de couverture, d’accès à l’eau etc. il y a une précarité sociale réelle», analyse Pr Kébé.
L’autre limite du plan de relance a trait à la faiblesse de la pression fiscale. Selon la direction générale des Impôts et des domaines, sur 6 millions de contribuables potentiels, 500 mille paient l’impôt. «Si votre pression fiscale est faible, comment peut-on relancer ? La dette fiscale va gonfler. On va atteindre bientôt le plafond communautaire de 70%», alerte Pr Kébé selon qui les collectivités territoriales sont négligées dans le plan de relance de l’économie. A l’en croire, toutes les ressources des collectivités territoriales tournent autour de 200 milliards. S’y ajoute l’incertitude qui plane sur l’application du budget programme à cause de la pandémie.
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