Dans son plan de résilience pour la première vague du Covid-19, le gouvernement a accordé une aide globale de 3 milliards de francs Cfa pour tout le secteur de la culture. «Une goutte d’eau dans un océan», considèrent les professionnels du secteur. Mais un espoir aussi pour d’autres. Accueillis avec allégresse, ces fonds se révèleront au final un cadeau empoisonné. La répartition par secteur va engendrer de nombreuses divisions, mettant au grand jour le manque d’organisation du secteur. Certains acteurs culturels n’hésiteront pas à en venir aux mains au moment du partage.
Au final, les sommes perçues sont plus que modiques. Par exemple, les 11 mille 816 musiciens se retrouvent avec 127 mille 148 francs chacun, soit 1 059 francs par jour. Et ils font figure de privilégiés, puisque dans le même temps des acteurs du théâtre se sont retrouvés avec 30 mille francs et 5 000 francs pour les danseurs, somme que ces derniers avaient d’ailleurs déclinée.
Epargné par ces tiraillements, le secteur des arts visuels ne tardera pas, non plus, à plonger dans la confusion. En effet, le comité mis en place avait choisi de mettre à la disposition de l’Etat des œuvres d’art destinées à être intégrées dans son patrimoine. Mais très vite, des voix discordantes vont se faire entendre. Il s’agit des femmes artistes qui s’estiment mises à l’écart et certains artistes regroupés autour du Collectif de la Médina, notamment.
2ème vague de 2,5 milliards
L’Etat a accédé à la demande du monde de la culture qui a repris ses activités pendant quelques semaines avant de voir la deuxième vague briser leur espoir. Considérant que d’autres secteurs vecteurs de la propagation du Covid-19 ont été épargnés par les nouvelles mesures d’interdiction, les artistes ont décidé de mettre la pression sur les autorités étatiques pour la réouverture des salles de spectacle. Une manifestation a même été organisée à la Place de la Nation, ex-Obélisque, pour réclamer la fin de «la galère, la dèche totale».
Le coordonnateur de la Coalition des acteurs de la musique (Cam), Daniel Gomes, explique les revendications des artistes qui sont, entre autres, l’allègement ou l’annulation de la dette fiscale des entreprises culturelles, la mise en place de la commission de contrôle, l’indemnisation des acteurs culturels et l’ouverture des salles de spectacle, une mise en œuvre immédiate du plan de relance, le respect du paiement des redevances, du droit d’auteur et droits voisins par les radiodiffuseurs. La pression a payé puisque le chef de l’Etat a annoncé une nouvelle enveloppe de 2,5 milliards de francs Cfa pour les artistes qui, malgré tout, continuent de réclamer la reprise de leurs activités. Mais le spectre des querelles et divergences est encore vivace dans les esprits, et la Coalition des acteurs de la musique a déjà pris les devants en refusant d’assurer le partage des fonds.
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