Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique : «Le variant britannique pourrait provoquer une maladie plus grave que d’autres souches»
Le variant du Covid-19, détecté au Royaume Uni, inquiète l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Hier, lors d’une conférence de presse virtuelle, la directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique a fait savoir qu’il est en train de faire «son chemin en Afrique», avec notamment des cas détectés en Gambie, et depuis hier au Sénégal. Lors de ce face-à-face avec la presse, Dr Matshidiso Moeti a fait savoir que des preuves suggèrent que les variants «sont plus transmissibles et de nouveaux éléments indiquent que le variant britannique pourrait provoquer une maladie plus grave que d’autres souches». Ne voulant pas être catégorique sur ce sujet, elle précise «qu’il reste encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine». Toutefois, Dr Moeti a indiqué qu’il faut impérativement le respect des gestes barrières pour lutter contre le Covid-19. Ayant eu l’information sur la détection du variant britannique du Covid-19 au Sénégal au moment de cette conférence de presse, le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar a insisté sur la nécessité de continuer la «surveillance génomique pour une analyse génomique sur la virulence» de ces variants. Quid de la circulation du variant sud-africain sur le continent ? Selon la directrice régionale de l’Oms, «à ce jour, 6 pays africains ont confirmé l’existence de ce variant parmi lesquels le Botswana, le Ghana, le Kenya, la Mayotte et la Gambie». En dehors de l’Afrique, ajoute-t-elle «ce variant était confirmé dans environs 24 pays». La stratégie face à cette situation de l’Oms, d’après Dr Moeti, c’est de travailler «avec les pays pour les aider à identifier ce variant et d’autres qui circulent pour transporter en toute sécurité les échantillons vers des laboratoires de référence pour le séquençage et l’analyse». A ce propos, le Pr Tulio de Oliveira, directeur de la Plateforme de recherche, d’innovation et de séquençage du Kwazulu-Natal en Afrique du Sud, insiste sur la nécessité de travailler sur les génomes. Le but, explique-t-il, c’est pour que «le continent africain puisse procéder au séquençage pour que nous puissions savoir quels sont les variants qui circulent et adopter une approche holistique». En tout cas au Sénégal, si on en croit le directeur de l’Institut Pasteur, «cette surveillance génomique a lieu quotidiennement». D’après Amadou Alpha Sall, «à ce stade, on a plus de 700 souches analysées dans le but de voir les évolutions qui pourraient toucher le diagnostic, les vaccins, le traitement». D’ailleurs, informe Dr Sall, au niveau de l’Institut Pasteur on procède à une analyse beaucoup plus systématique depuis novembre avec plus de 200 souches analysées dont l’objectif est de voir clairement s’il y avait ce nouveau variant au Sénégal. Et le directeur de l’Institut Pasteur d’ajouter : «En termes de capacité, nous sommes capables de traiter jusqu’à 500 génomes par semaine et nous sommes en train de travailler pour l’augmenter.»
Lors de cette rencontre, il a été aussi question des vaccins anti Covid-19. Ainsi, d’après l’Oms, en dehors de l’initiative Covax, il y a d’autres pistes d’acquisition avec notamment l’Ua dont l’objectif est d’augmenter la capacité de vaccin, soit 1 million 250 mille doses. En outre, en dehors de l’accord passé avec Astra-Zeneca et Pfizer, l’Oms renseigne qu’elle continue d’explorer l’usage d’autres candidats vaccins. Dr Mihigo Richard de l’Oms a fait savoir qu’ils avaient des informations sur le vaccin «Johnson and Johnson qui prévoit une seule dose». Face à la presse, les responsables de l’Oms ont aussi souligné la nécessité pour les pays de renforcer l’étape préparatoire et couvrir les personnes qui sont dans la courbe prioritaire.
Par ailleurs, il faut noter que si Pfizer et Moderna ont déclaré que leurs vaccins étaient efficaces contre les nouveaux variants du virus, ce n’est pas encore le cas pour les autres candidats vaccins. Selon le Dr Richard, à ce stade, il y a «très peu d’infos sur Astra-Zeneca, les vaccins chinois et russe sur les nouveaux variants». «Il faut attendre pour voir l’efficacité des autres vaccins sur les variants britannique ou sud-africain», a-t-il dit.
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