Faute de pouvoir sortir en salles, le film sur la vie de Madame Claude arrive directement sur la plateforme Netflix. Ce film retrace le parcours de la proxénète la plus célèbre de la Ve République, née Fernande Grudet en 1923 et morte comme «Madame Claude» en 2015.
Madame Claude, film de Sylvie Verheyde, retraçant l’incroyable histoire de la plus célèbre proxénète de France, est diffusé sur Netflix, faute de pouvoir sortir en salles.
Née Fernande Grudet en 1923 à Angers, et morte «Madame Claude» en 2015 à Nice, cette femme, qui a fasciné son époque en s’inventant une vie de grande bourgeoise et de résistante déportée, était à la tête d’un important réseau de prostitution qui comptait parmi ses clients les grands de ce monde, dont Marlon Brando, John F. Kennedy et le Shah d’Iran.
La «maquerelle de la République»
Dans son œuvre, elle se raconte en voix off et se qualifie elle-même, dans le film, de «maquerelle de la République». La «vraie» Madame Claude détestait pourtant ce surnom mais elle régna bien sur le milieu dans les années 60-70, fournissant des prostituées de luxe aux hommes politiques, industriels et grands bourgeois de l’époque.
En choisissant un pseudonyme masculin, cette proxénète veut faire jeu égal avec les parrains de l’époque, Joe Attia ou François Marcantoni, que l’on aperçoit en second plan. La réalisatrice Sylvie Verheyde dresse le portrait d’un personnage ambigu, symbole d’émancipation sexuelle et sociale, mais également psychopathe exploitant, sans état d’âme, quelque 200 jeunes femmes.
C’est Karole Rocher, amatrice de rôles de «méchantes» et de gueules cassées, qui interprète la proxénète décédée en 2015 après avoir été deux fois condamnée, restituant sa puissance et ses failles : misère affective, connivence avec le crime organisé, absence de scrupules.
Ce biopic flirte avec le film d’espionnage. Porté par la magistrale Karole Rocher, Madame Claude montre sans voyeurisme ni complaisance la grandeur et la décadence d’un gangster au féminin.
Sortie sur Netflix
C’est le deuxième film français à atterrir sur Netflix après Bronx. Pour abaisser un peu la pression causée par la fermeture des salles, les autorités permettent exceptionnellement, depuis jeudi, aux films de sortir dans un premier temps sur petit écran ou sur plateforme, tout en conservant les aides reçues lors de leur production.
«Il serait préjudiciable à la fois pour le public et pour nos créateurs qu’en raison d’un trop grand nombre de films disponibles, les grosses productions, notamment américaines, privent d’exposition les œuvres plus diversifiées. Il est fondamental que chaque œuvre puisse rencontrer son public», a justifié le président du Centre national de la cinématographie (Cnc), Dominique Boutonnat, en présentant cette entorse temporaire à la sacro-sainte chronologie des médias.
Rfi
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