La Semaine mondiale de l’action pour l’éducation a été lancée hier sous le thème «Augmentation du financement de l’éducation pour un système éducatif résilient pendant et post Covid-19». Une occasion pour la Cosydep de plaider pour des mécanismes de financement innovants et résilients, mais aussi une rationalisation du financement de l’éducation au Sénégal.
Par Khady SONKO – La Semaine mondiale d’action pour l’éducation (Smae) a été lancée hier par la Coalition des organisations pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) dont le thème est «Augmentation du financement de l’éducation pour un système éducatif résilient pendant et post Covid-19», en lien avec la campagne «Un million de voix». Selon le directeur exécutif de la Cosydep, cette semaine est l’un des principaux points de convergence du mouvement de la Société civile. «Elle offre aux coalitions nationales éducation l’occasion de déployer des efforts ciblés pour réaliser les changements sur le terrain», a soutenu hier Cheikh Mbow en conférence de presse. La semaine vise aussi à attirer l’attention des pouvoirs et partenaires sur l’impératif d’offrir à chaque enfant une éducation publique de qualité.
Il faut savoir que la phase 2 de la Smae 2021 consiste à provoquer une mobilisation citoyenne du 3 au 15 mai prochain, qui permettra de recueillir des engagements et des témoignages sur la thématique et de produire un dépliant de plaidoyer. La troisième phase concerne le dialogue politique et stratégique qui sera marqué par l’organisation d’un forum le jeudi 20 mai autour du financement public de l’éducation, de ses mécanismes et contraintes, de la promotion du financement innovant, de la transparence et de la reddition des comptes et enfin la répartition équitable du financement de l’éducation. «Repenser le financement public de l’éducation est d’autant plus crucial que 1,5 million d’enfants sont aujourd’hui hors école en plus de la privatisation progressive de l’éducation et des déficits de tous ordres enregistrés (enseignants, équipements, tables-bancs, infrastructures, salles de classe, supports…)», a listé M. Mbow ; d’où la pertinence pour lui de plaider pour des budgets sensibles à l’équité, à l’inclusion et à la qualité.
D’après Cheikh Mbow, la prise en charge des impacts du Covid-19 nécessite non seulement l’augmentation du financement dédié au secteur, mais surtout sa rationalisation. «En effet, la question enseignante (revalorisation, motivation, pilotage), les exigences d’amélioration de l’environnement des apprentissages (sécurité, eau, hygiène, assainissement), ainsi que les déficits en infrastructures, équipements et supports pédagogiques réclament des financements conséquents», a souligné M. Mbow.
Le Sénégal a mis plus de 25% de son budget dans l’éducation, alors que sa part dans le monde est fixée à 20%. C’est au niveau de la rationalisation que le bât blesse. «Sur la taille du budget nous sommes champions, mais sur la répartition il y a encore des efforts à faire. L’autre aspect est la sensibilité du budget par rapport aux moins nantis qui se trouvent dans la profondeur du pays», a dit Cheikh Mbow.
ksonko@lequotidien.sn
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