Avec la suspension des cours à l’Ucad, c’est encore un retard sur l’année universitaire. Ce nouveau report va étirer l’année universitaire qui n’a plus de date de clôture. Pour le secrétaire général du Sudes/Esr, la pandémie n’est qu’un facteur aggravant parce que la situation était déjà catastrophique.
Par Dieynaba KANE – A la fin de la journée de ce samedi, l’Université Cheikh Anta Diop fermera ses portes jusqu’au 4 octobre prochain. Il n’y a que les facultés ou instituts ayant commencé à faire des compositions (comme la Faculté des sciences juridiques et politiques) qui sont autorisés à terminer au plus tard le 2 août. Sinon, toutes les autres épreuves programmées en dehors de cette date sont reportées sine die à cause du Covid-19. Dans les cinq universités publiques, les années ne sont plus «normales» avec des «cohortes» d’étudiants qui se croisent le long des mois.
Ce report acté à l’Ucad va davantage perturber le calendrier universitaire qui n’est plus le même depuis plus de 10 ans. «La suspension des cours à l’Ucad va aggraver une situation qui était déjà catastrophique», regrette le secrétaire général du Sudes/Esr, Dr Oumar Dia. Bien sûr, il reconnaît certes que la pandémie a un impact sur le chamboulement du calendrier universitaire, mais il indexe plus «l’irresponsabilité totale du gouvernement et de son ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation». Et le secrétaire général du Sudes/Esr d’expliquer : «Avant même la pandémie, l’Université Assane Seck de Ziguinchor avait connu une année blanche du fait du déficit d’infrastructures, de personnels enseignants et de Pats. A l’Ucad, on n’arrivait à faire une année universitaire normale que grâce à des sacrifices exceptionnels des enseignants et des étudiants qui travaillaient souvent tous les jours et même les dimanches de 8h à 20h. C’est dans ces conditions-là qu’on arrivait à avoir des années normales. Au lieu de prendre très au sérieux la question du déficit d’infrastructures et de personnels en construisant rapidement des infrastructures, en créant rapidement des postes d’enseignants suffisants, le gouvernement et son ministre de l’Enseignement se sont cantonnés dans du divertissement et du pilotage en vue.» Pour lui, les autorités sont les seules responsables de cette situation. «Elles sont totalement responsables des milliers d’infections au Covid-19 qui va être une réalité dans les universités. Elles sont responsables du décalage de presque une année sur le calendrier universitaire, bientôt on sera à deux ans de décalage. Elles sont exclusivement responsables de tout», a-t-il fulminé.
Sudes/Esr accuse le gouvernement d’être responsable de cette situation
A la question de savoir quelle stratégie adoptée pour retrouver un calendrier universitaire normal, Dr Oumar Dia de dire qu’il n’y a pas de solution miracle, juste la construction d’infrastructures et recrutement de personnels. «Que le gouvernement construise les infrastructures universitaires en 10 mois ! Il a démontré qu’il peut le faire avec le Centre de conférence de Diamniadio, l’Arène de Pikine. Qu’il fasse de même pour les infrastructures universitaires, les Isep et qu’il crée des postes d’enseignants, assez de postes de Pats ! En ce moment, on pourrait planifier pour résorber le décalage auquel on est confronté», a-t-il recommandé. Fustigeant la politique universitaire de l’Etat, le syndicaliste soutient qu’on ne faisait que limiter les dégâts. Maintenant, prévient-il, ce n’est plus possible.
En outre, le secrétaire général a plaidé pour que les universités soient mises à niveau pour que l’enseignement à distance soit possible. «C’est toute une logistique, les universités dans le monde qui marchaient correctement avant la pandémie, on a su s’adapter au contexte. Nous c’est parce que nos universités ne marchaient pas du tout. C’est du fait de l’irresponsabilité du gouvernement qu’on s’est retrouvé dans ces situations. Au tout début de la pandémie, nous avions dit au ministre qu’il fallait enseigner dans une situation d’urgence et qu’il fallait créer les conditions pour cela. Il faut des bureaux pour les enseignants, des équipements informatiques, un internet fiable et illimité pour assurer l’enseignement à distance. Il faut également que les étudiants aient le même équipement. Tout cela n’a pas été fait», a-t-il déploré.
dkane@lequotidien.sn
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