7éme Congrès de la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc) : Les maux de la profession passés à la loupe

Par Amadou MBODJI – Seydou Boubacar Badiane, président de la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc), soutient que l’absence de «données fiables» empêche de se faire une idée exacte «des besoins neurochirurgicaux».  «J’ai pré­senté les be­soins neurochirurgicaux, il est idéalement calculé dans le monde et en Afrique, particulièrement en Afrique subsaharienne. Et c’était juste pour faire le focus et montrer le gap entre environ les 50 mille interventions chirurgicales qui sont pratiquées en Afrique et 284 mille qui auraient dû être faites. Je serai incapable de vous dire qu’il y a tant d’interventions, une des insuffisances de l’épidémiologie c’est que les données sont fragmentées et chaque hôpital a ses données», a déclaré Seydou Boubacar Badiane, président de la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc), hier lors de l’ouverture du 7éme Congrès de la Société sénégalaise de neurochirurgie(Ssnc) qui prend fin aujourd’hui.
«Il n’y a pas d’harmonisation informatique de l’ensemble de ces données. Et c’est un problème qui est valable pour toutes sortes de choses, la gestion des épidémies, les traumatismes crâniens et tout le reste. C’est pourquoi nos statistiques ne peuvent pas être fiables à une échelle nationale.  Et c’est à cela que j’ai exhorté tous mes collègues, au-delà de ces derniers, le ministère de la  Santé, pour qu’il puisse matérialiser ces conditions-là», poursuit le professeur Badiane.  «Les urgences neurochirurgicales» est le thème de la rencontre au cours de laquelle les spécialistes de la santé intervenant dans ce domaine se sont relayés à la tribune pour  «faire part de leur expérience préliminaire dans le domaine de l’épidémiologie des traumatismes crâniens».  «Ça nous a permis d’échanger un peu pour voir quelques difficultés et quelles sont les perspectives», a dit professeur Seydou Boubacar Badiane. «Les difficultés, elles sont les mêmes partout. Quoi qu’on dise, malgré les efforts qu’il y a eu dans le domaine du maillage en imagerie médical pour le territoire, de l’installation ou l’implantation de Samu régionaux, du matériel en général, de la construction de nouveaux hôpitaux, vous avez vu qu’il y a toujours des problèmes. Et les équipements dans les hôpitaux qui existaient nécessitent toujours une amélioration. Il y a encore beaucoup à faire en termes d’infrastructures, d’équipement, mais surtout en termes de ressources humaines», fait remarquer le président de la Ssnc.  Et ce dernier de souligner que «du point de vue des ressources humaines médicales, la Faculté est en train de former des spécialistes capables de mailler le territoire entièrement». «Il faut qu’ils soient recrutés, il faut qu’ils soient affectés», plaide le professeur Badiane.
Parlant du personnel paramédical, le professeur Badiane reconnaît que «c’est là où le bât blesse parce qu’il n’y a pas suffisamment d’infirmiers spécialisés en anesthésie de réanimation, par exemple, d’infirmiers spécialisés en bloc opératoire et d’infirmiers spécialisés en réanimation». Les urgences, selon lui, «ont la particularité d’être un domaine de la médecine qui est transversal, qui touchent toutes les disciplines, les spécialités et qui est un point particulièrement sensible dans la mesure où elles s’installent toujours dans un contexte de drame et de considération d’une sensibilité particulière».
Poursuivant son argumentaire, il estime que «c’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics essaient, ont essayé, depuis de très nombreuses années, de régler cette question». «Mais évidemment, elle n’est pas réglée définitivement. Et c’est autour des questions des urgences neurochirurgicales, en particulier, que nous nous sommes appesantis», ajoute professeur Seydou Boubacar Badiane. Ce dernier admet : «En vérité, le gros problème de la neurochirurgie est que, puisque c’était une discipline relativement spécialisée, elle ne se pratiquait qu’à Dakar et dans un seul centre, celui de Fann.» Mais «depuis quelques années maintenant, des services ont été créés à l’Hôpital principal de Dakar et puis ensuite à l’Hôpital général Idrissa Pouye. Et ces trois services marchent depuis plusieurs années», note M. Badiane. Poursuivant toujours dans sa logique : «Nous avons initié un processus de maillage du territoire en termes de neurochirurgiens à partir des étudiants qui ont été formés à Dakar. Ainsi, les villes de Thiès, Ziguinchor, Kaolack, Touba, toutes disposent aujourd’hui d’un neurochirurgien.»
ambodji@lequotidien.sn

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