#Ziguinchor – Refus de paternité : Les femmes pour la modification de L 196 du Code de la famille

Les femmes souhaitent la modification ou l’abrogation des articles 196 du Code de la famille sur la paternité et 111 sur l’âge du mariage des filles. Pour la présidente du Conseil sénégalais des femmes à Ziguinchor, l’article L 196 du Code la famille promeut le refus de paternité alors que celui 111 réduit la chance des filles de réussir à l’école.

Par Khady SONKO – C’est une injustice qui mérite un combat : stop à la promotion du refus de paternité. Les femmes en ont marre de cette dénégation qui devient de plus en plus une tragédie pour la gent féminine et les enfants impuissants devant l’article L 196 du Code de la famille. Le Conseil sénégalais des femmes (Csef) de Ziguinchor plaide pour la modification ou l’abrogation de cette loi discriminatoire, «qui sape l’épanouissement et le bien-être de la femme et de son enfant». La problématique impacte énormément les enfants, qu’ils soient dans le système formel ou informel. «Au niveau formel, beaucoup reste à faire afin que cesse la stigmatisation. Même les enseignants ont besoin d’être formés à ce niveau. A l’école parfois, les surveillants peuvent demander ouvertement est-ce que tu as un bon extrait parce que je ne vois pas le nom de ton papa. On vient de dire devant tous ses camarades qu’il n’a pas de père alors que personne ne vient au monde sans père», regrette Aïda Fall. La présidente régionale du Conseil sénégalais des femmes (Csef) s’exprimait à la fin de la marche des femmes contre le refus de paternité. Laquelle marche a été clôturée par une remise de mémorandum à l’Inspection d’académie de Ziguinchor. «L’homme a le droit quand il le veut de rejeter l’enfant et revenir quand il le veut sur sa décision parce que la loi le protège d’où la promotion du refus de paternité par l’article 196», explique Mme Fall.

L’autre texte à modifier est l’article 111 sur le relèvement de l’âge du mariage des filles. «Nous voulons aussi que les filles réussissent à l’école. A 16 ans, elles ne sont pas encore matures. Pourquoi le garçon a le droit de se manier à 18 ans et la fille à 16 ans alors qu’ils ont les mêmes droits et on les a mis à l’école pour qu’ils réussissent tous», s’interroge la présidente du Csef.

Depuis 2016, des rapports ont été faits et remis aux autorités compétentes, mais ces documents dorment toujours dans leurs tiroirs. «Nous voulons que ces rapports soient dépoussiérés et transmis à l’Assemblée nationale afin qu’il y ait un changement sur le Code de la famille qui est un code discriminatoire pour les femmes et les enfants», a plaidé Mme Coly. La coordonnatrice de la Boutique de droit de Ziguinchor, membre de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), indique avoir reçu, le 17 janvier dernier, un cas de refus de paternité. Ce qui arrive au moins deux fois dans le mois. «Puisque la loi ne permet pas à la maman de porter plainte, et ne permet pas non plus à l’enfant de chercher son père, nous ne pouvons faire que de la médiation pour aider les filles et convaincre les garçons de reconnaître leurs enfants afin qu’ils puissent jouir de tous les droits civiques et politiques», a dit la juriste.

Cheikh Faye, inspecteur d’Académie de Ziguinchor, témoigne : «Le refus de paternité fait partie des causes de déperdition scolaire. Il vient corser l’épineuse question de l’état civil qui est déjà compliquée avec les enfants qui ont une maman et un papa. Il nous est arrivé de perdre des élèves tout simplement par stigmatisation ou parce que ces enfants ont des problèmes d’état civil.»
ksonko@lequotidien.sn

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