Impact des manifestations après le verdict de l’affaire Adji Sarr-Sonko : Facture salée pour l’économie
C’était un argument de taille pour convaincre les investisseurs de mettre leur argent au Sénégal. La stabilité du Sénégal tant chantée a pris un sérieux coup. Les manifestations post-verdict de l’affaire Adji Sarr-Sonko ont occasionné des pertes importantes. Qui ont fait sortir le patronat de son mutisme. Plus jamais ça !, a tonné le privé national qui chiffre ses pertes à des milliards de francs Cfa.
Par Malick GAYE – Plus jamais ça ! C’est l’appel que le patronat sénégalais a lancé quelques jours après la condamnation de Ousmane Sonko par contumace pour corruption de la jeunesse, à deux ans de prison. L’expression de la désapprobation de cette décision de Justice a été émaillée d’émeutes. Des stations d’essence, supermarchés et banques n’ont pas été épargnés. «Les manifestations ont impacté toutes les opérations bancaires, car on était en fin de mois et en période de Tabaski. Nous avons été obligés de reprendre le dispositif mis en place lors du Covid-19. On a ouvert les caisses et fermé les autres entités, car il y avait un problème de déplacement. Ce sont 14 banques impactées. La Société générale a payé le plus lourd tribut avec 5 agences vandalisées. La nature des dégâts va de la destruction de Gab, d’enseignes, et parfois des incendies sont notés. C’était au moment où la banque était ouverte avec des clients à l’intérieur», avait expliqué Bocar Sy de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers. 150 millions de francs Cfa pour chacune des 31 agences des 14 banques saccagées, c’est le montant pour remettre à neuf les locaux. En plus de ralentir les services bancaires, ces actes de vandalisme ont freiné la stratégie d’expansion des banques. En effet, l’argent utilisé pour réhabiliter les agences devait aider à en ouvrir de nouvelles. «Nous avons assisté à des actes de dégradation que rien ne justifie», s’est désolé Bocar Sy.
Des impactés, les grandes surfaces sont les plus mal loties. En effet, Auchan a été obligé de fermer 7 magasins dans la banlieue, tous saccagés. 300 collaborateurs sont au chômage technique. A titre d’exemple, en mars 2021, l’enseigne avait perdu plus de 15 milliards pour le pillage de 19 de ses magasins. Sup’eco, qui a vu ses deux magasins en banlieue saccagés, estime le préjudice à plus d’un milliard.
Au rang des impactés, les sociétés de transfert d’argent figurent en bonne place. En effet, dès le premier jour des manifestations, les distributeurs ont fermé boutique. Un manque à gagner considérable qui n’est rien par rapport à la conséquence de la restriction de l’internet mobile. Wave a enregistré une baisse de ses activités de 40%, en plus de placer la fintech dans une situation de risque de faillite. Orange chiffre ses dégâts matériels à plus de 677 millions de francs Cfa. «Notre agence smart store a été complètement détruite aux Parcelles Assainies. Cette agence, inaugurée récemment, nous a coûté 500 millions de francs Cfa. 309 kiosques ont été détruits pour un montant de 154, 5 millions. Les 309 collaborateurs sont au chômage technique. 3 de nos véhicules ont été incendiés. Nous avons subi des dégâts sur nos matériels d’un montant de 13 millions», a informé le directeur de la Communication d’Orange. Une facture qui est trop salée pour l’économie sénégalaise.
mgaye@lequotidien.sn
L’article Impact des manifestations après le verdict de l’affaire Adji Sarr-Sonko : Facture salée pour l’économie est apparu en premier sur Lequotidien - Journal d'information Générale.
from Lequotidien – Journal d'information Générale https://ift.tt/eNlSnvE
Commentaires
Enregistrer un commentaire