Pour contrer la menace que font peser les criquets pèlerins, l’inventeur Sanoussi Diakité propose une machine qui broie les criquets et en fait une pâte utile pour l’aviculture et la pisciculture.
Toutes les organisations internationales intéressées par l’agriculture, ainsi que des voix aussi autorisées que celle de l’ancien ministre de l’Agriculture du Sénégal, l’ambassadeur Papa Abdoulaye Seck, ont tiré la sonnette d’alarme sur la menace que font peser les acridiens sur les récoltes de cette année. La saison agricole, qui s’annonce prometteuse, pourrait tourner à la catastrophe si rien n’est fait pour enrayer la progression de ces insectes qui sévissent déjà au sud et à l’est du continent.
Mais tout le monde ne fait pas dans l’attentisme. Sanoussi Diakité, l’inventeur de la machine à décortiquer le fonio, et incidemment, ancien directeur de l’Office national de la formation professionnelle (Onfp) et candidat déclaré à la mairie de Kolda, a retrouvé ses réflexes de scientifique pour imaginer un mécanisme de lutte contre les criquets pèlerins, et qui serait à la portée des bourses de ses concitoyens. Il a déclaré avoir inventé ce qu’il a appelé pour le moment, la moissonneuse à criquets.
Il s’agit d’une machine que l’on fait avancer dans les essaims de ces insectes voraces pour les récoltes, et qui les aspire comme le ferait une moissonneuse d’un champ de riz ou de mil, par exemple. La machine les avale et les broie, et fait sortir les insectes sous forme de pâte. L’inventeur rappelle que tout le monde connaît la valeur de ces insectes en protéines, qui a été attestée par plusieurs études scientifiques. «Cette pâte pourrait servir pour nourrir la volaille, ou même dans la pisciculture, pour nourrir les alevins, et ainsi aider à la production piscicole ou avicole du pays», indique M. Diakité.
L’autre avantage de la machine inventée par Sanoussi Diakité, c’est qu’elle écarte tout risque de pollution des champs induite par les formes traditionnelles de lutte contre les acridiens. Ici, plus besoin d’utilisation des pesticides, qui peuvent même s’avérer dangereux pour les êtres humains, et même les sols et les récoltes sur lesquelles on fait l’épandage. La machine est juste un procédé mécanique sans aucun effet secondaire pour les êtres humains et les animaux, assure son inventeur.
Le besoin de créer une machine de ce type ne se pose pas quand on imagine le type de menace que font peser les criquets pèlerins. Sanoussi Diakité laisse imaginer : «Un essaim de criquets d’un kilomètre, par exemple, représente 80 millions d’individus. Quand ils tombent sur un champ, ils dévorent la nourriture de 35 mille personnes. C’est dire qu’ils peuvent facilement plonger un pays ou une région dans la famine.» Il rappelle que la Cedeao a tenu une réunion au mois de juin, pour sensibiliser les Etats membres sur la menace qui plane sur les récoltes dans la sous-région et demander à chacun de se prémunir et de proposer des moyens efficaces de lutte.
C’est dans ce cadre que Sanoussi Diakité a sorti de ses tiroirs un projet qui y dormait depuis un certain nombre d’années, et qu’il a tenu a concrétiser. Un prototype a été créé, qui va très bientôt être présenté au public, avec l’espoir que les autorités verront vite la nécessité de se l’approprier et de passer à une fabrication à plus grande échelle.
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