France : un prêtre orthodoxe blessé par balle à Lyon, un suspect arrêté

Un prêtre orthodoxe de nationalité grecque est dans un état grave après avoir été visé par des tirs de fusil à canon scié, samedi. Un suspect a été arrêté. Pour le moment, le parquet national antiterroriste n'a pas été saisi.
France : un prêtre orthodoxe blessé par balle à Lyon, un suspect arrêté
Un suspect a été arrêté samedi 31 octobre quelques heures après l'agression d'un prêtre orthodoxe blessé par balle à Lyon devant son église, a-t-on appris de source policière, mais les enquêteurs ne privilégient à ce stade aucune hypothèse sur ses motivations.

"A ce stade aucune hypothèse n'est écartée, ni privilégiée", a indiqué le procureur de Lyon, Nicolas Jacquet, alors le pays est encore sous le choc de l'attentat contre une église de Nice, qui a fait trois morts.

Un suspect "pouvant correspondre au signalement donné par les premiers témoins a été placé en garde à vue", a précisé un peu plus tard le magistrat.

L'arme probablement utilisée, un fusil à canon scié, n'a pas été retrouvée sur lui. "Les vérifications se poursuivent sur son éventuelle implication".

La victime dans un état grave

Les riverains de l'église et une patrouille de la police municipale avaient été alertés vers 16H par deux détonations aux abords de l'église hellénique orthodoxe située dans le 7ème arrondissement de Lyon.

Sur place, "ils apercevaient un individu qui prenait la fuite et découvraient au niveau de la porte arrière de l'église un homme blessé par balles qui s'avérait être l'archiprêtre du lieu de culte", a poursuivi le parquet.

Le prêtre était "en train de fermer son église" au moment des faits, qui se sont déroulés à l'intérieur du lieu de culte. Il n'y avait pas de cérémonie" en cours et "le prêtre n'était pas en tenue", a-t-on appris de sources proches de l'enquête.

Nikolaos Kakavelakis, âgé de 52 ans, visé par deux coups de feu, a été atteint "au foie et à bout touchant". Il se trouve dans un état grave et a été hospitalisé. L'arme, un fusil à canon scié, n'a pas été retrouvée.

Selon un journaliste de l'AFP sur place, la petite église, assez sobre, est installée dans un quartier résidentiel, avec très peu de gens dans les rues en ce premier week-end de reconfinement.

L'Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF) ne peut que "condamner ces actes de violence qui attentent à la vie et propagent un climat général d'insécurité" et "attend les résultats" de l'enquête confiée à la police judiciaire. 

Le parquet antiterroriste n'a pas été saisi

A Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a ouvert une cellule de crise place Beauvau.

"Un événement est en cours à proximité du secteur Jean-Macé, dans le VIIe arrondissement à Lyon", a indiqué sur twitter le ministère. 


"Je dois vous dire que vous devez compter sur l'entière détermination du gouvernement pour permettre à tous et à chacun de pratiquer son culte en toute sécurité et en toute liberté, notre volonté est forte, notre détermination ne faiblira pas, c'est l'honneur de la France, c'est l'honneur de la République", a réagi Jean Castex, en déplacement à Saint-Etienne-du-Rouvray au moment des faits.

Le Premier ministre était dans cette commune où le père Hamel avait été assassiné en 2016 pour échanger avec la communauté catholique et constater le dispositif Sentinelle renforcé depuis l'attentat de Nice. 

Une information judiciaire a été ouverte pour tentative d'assassinat a précisé le parquet, tout en disant rester "en contact étroit" avec le parquet national antiterroriste (PNAT).

Une dérogation pour les lieux de culte

Ces faits surviennent trois jours après l'attaque de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice, où trois personnes ont été tuées par un assaillant islamiste armé d'un couteau. 


Le gouvernement a laissé une dérogation jusqu'à lundi inclus aux lieux de culte pour célébrer la Toussaint, avant un reconfinement instauré pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. 

Après l'attentat de Nice, Emmanuel Macron a annoncé le passage de 3.000 à 7.000 soldats pour l'opération Sentinelle afin de protéger les lieux de culte et les écoles. 

A cela viennent s'ajouter quelque 7.000 membres des forces de l'ordre, dont pour moitié des gendarmes réservistes, qui seront mis dès lundi à disposition des préfets pour assurer la sécurité.



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