PRESSE – Application de la nouvelle Convention collective de la presse : Le patronat réclame la révision de la loi sur la publicité

L’application de la nouvelle Convention collective du secteur de la presse, qui devait être effective à compter du 1er janvier 2019, induit une augmentation des salaires de 6 à 10%. Mais certains organes tardent encore à appliquer cette loi obligeant le Président Macky Sall à armer le ministère du Travail. Une décision jugée «pertinente» par les syndicats de presse tandis que le patronat attend encore que le gouvernement tienne ses engagements quant à la loi sur la publicité et la dotation en ressources du Fonds d’appui et de développement de la presse (Fadp).

L’application de la nouvelle Convention collective du secteur de la presse peine à avancer. Au point que le Président Macky Sall est intervenu une seconde fois pour accélérer les choses. A en croire le communiqué du Conseil des ministres de mercredi dernier, le Président Macky Sall en appelle au ministre du Travail et du dialogue social, pour veiller à une application «effective et intégrale des dispositions de la convention collective nationale du secteur de la presse». Selon le président de l’Asso­ciation de la presse en ligne (Appel), Ibrahima Lissa Faye, le Président vient de rectifier une erreur. «Le Président avait fait une première erreur en demandant au ministre de la Culture de veiller à l’application de la mesure. Mais c’était plutôt le ministère du Travail, avec l’inspection du travail, qui a la possibilité de visiter les entreprises, de voir si elles sont en règle, si les contrats envoyés pour visa sont conformes avec la nouvelle convention», explique-t-il. Depuis la dernière instruction donnée au ministre de la Communication, le Secrétaire générale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics), Bamba Kassé, souligne que six mois sont passés. Six mois pendant lesquels trois réunions ont été tenues mais en l’absence notable de certaines organisations. «L’impli­cation du ministère du Travail est plus pertinente. Ça permettra plus de célérité mais aussi d’imposer aux patrons de presse l’application de ces nouvelles règles», explique-t-il au micro de la Rfm.

Loi sur la publicité
Avec l’adoption des décrets d’application du code de la presse il y a quelques semaines, une nouvelle étape avait été franchie. Mais l’application de la Convention collective n’est pas encore effective dans tous les organes de presse. Mais rassure Ibrahima Lissa Faye, «les patrons de presse sont d’accord pour l’application de cette Convention». «C’est nous qui l’avons négociée et c’est nous qui l’avons signée. Elle est déjà appliquée dans beaucoup d’entreprises de presse mais nous demandons à l’Etat de respecter ses engagements», poursuit-il en précisant que les patrons de presse avaient sollicité un différé d’une année à compter de la date de signature, le 26 novembre 2018. En effet, la réforme du secteur de la presse est un projet engagé par l’Etat du Sénégal depuis quelques années. «Depuis 2017, tous les acteurs de la presse ont consenti à une réforme en profondeur du secteur des médias. Le Code, les textes d’application, la Convention collective. Maintenant, ce qui doit suivre c’est la loi sur la publicité.» Cette loi qui date des années 80 devrait être revue, estime le patron de l’Appel. «Les principales ressources des organes de presse viennent de la publicité. Le ministère s’était engagé à ouvrir les concertations pour qu’on puisse avoir rapidement une nouvelle loi. Mais depuis lors, ça traîne.» Au total, l’application de la Convention collective se traduit par des augmentations de salaire de 6 à 10%, renseigne M. Faye. Même si la loi est souveraine, il reste que les patrons de presse attendent du gouvernement qu’il mette en œuvre certaines dispositions du nouveau code, à savoir la loi sur la publicité mais aussi le Fonds d’appui et de développent du secteur de la presse (Fadp).



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