SAINT-LOUIS – Accusations présumées de mauvaise gestion à l’hôpital régional : Le directeur Thierno Ndiaye se lave à grande eau

Pris dans un tourbillon de critiques, le directeur de l’hôpital régional de Saint-Louis a pris hier la parole pour faire un audit de sa gestion, en compagnie de ses collaborateurs.

Accusé, levez-vous ! Pointé du doigt par des Saint-louisiens et une partie de son personnel, le directeur de l’hôpital régional de Saint-Louis, accusé de mauvaise gestion, a décidé de briser le silence. Ses accusateurs parlent d’un hôpital qui manquerait de tout et serait même devenu «un mouroir» pour les patients. Thierno Ndiaye, entouré de ses principaux collaborateurs, a préféré vider hier ce contentieux avec ses détracteurs qui réclament sa tête en public. «Cette conférence de presse avait pour objectif de faire l’état de la situation de l’hôpital et le point sur la gestion de la pandémie, mais aussi sur un certain nombre de problèmes sur lesquels la direction de l’hôpital a été interpellée», explique le directeur de l’hôpital Thierno Ndiaye. Il est d’abord revenu sur le manque de matériels dont souffrirait l’hôpital. Sans ciller, il dit : «Ce n’est pas le cas, mais nous avons reçu un important lot de matériels du ministère de la Santé, composé entre autres d’une table de bloc, d’un aspirateur, un scanner de 64 barrettes et un deuxième de 16 barrettes qui attend d’être installé, d’un amplificateur de lumière et d’un important lot de matériels divers, permettant de prendre en charge correctement les malades», détaille Thierno Ndiaye. Sans oublier les appuis des partenaires et du Conseil départemental de Saint-Louis.
En même temps, il n’a pas éludé la question des indemnités qu’il se serait arrogé de façon indue. «Il n’en est rien et aucun travailleur de l’hôpital n’a reçu d’indemnité indue. D’ailleurs, aucune indemnité ne peut être perçue sans l’aval du Conseil d’administration qui veille sur les ressources de l’hôpital», rétorque Thierno Ndiaye.
Par ailleurs, le patron de l’hôpital régional de Saint-Louis n’a pas occulté le débat sur la gestion du Covid-19. Il dit : «307 malades ont été hospitalisés au centre de traitement de l’hôpital régional. Des malades qui viennent de Saint-Louis, Podor et Richard Toll. Le Covid-19 est depuis lors très bien géré avec l’appui des autorités. De trois lits de réanimation, le centre de traitement est passé à 15 lits. Une zone tampon a été également créée de la même façon que d’autres zones de prise en charge pour tous les malades ou des cas suspects. Et quelle que soit leur situation, ils seront pris en charge. La situation est sous contrôle et les malades sont très bien pris en charge.»

Bloc opératoire à l’arrêt
Prenant ses collaborateurs à témoin, il leur a laissé le soin de s’expliquer pour donner les détails de leur gestion. Président de la Commission médicale de l’hôpital, Dr Ibrahima Konaté ouvre le bal : «L‘hôpital régional de Saint-Louis est un hôpital de référence de niveau 2 qui, depuis l’installation de l’Ufr santé avec son classement dans la catégorie des Chu, est devenu un hôpital de référence qui a toutes les spécialités qu’on peut trouver à Dakar et qui peut prendre en charge tous les malades pour toutes les spécialités.» Il enchaîne : «L‘hôpital de Saint-Louis a reçu beaucoup de matériels du ministère de la Santé, lui permettant du coup de relever son plateau technique et de prendre en charge correctement les urgences médicales.» Quid de la radiologie qui manquerait de films depuis quelque temps ? «C‘est la Pharmacie nationale d’approvisionnement, notre fournisseur traditionnel, qui a connu une rupture. Ce qui fait que nous avions eu aussi une petite rupture qui nous a obligés à recourir à un autre fournisseur qui exige d’être payé au comptant. Cela a provoqué une petite rupture résolue cependant en quelques jours», explique Dr François Cissé, pharmacien de l’hôpital. Pour le laboratoire, Dr Cissé note que l’hôpital de Saint-Louis est dans la même enseigne que tous les hôpitaux du Sénégal qui ont été saignés par la pandémie. «C‘est ce qui explique les ruptures au laboratoire qui a cependant toutes les analyses de base», précise-t-il.
Mais le dossier le plus sérieux est l’arrêt du bloc opératoire. Dominique Doupa, coordinateur du Service des infectiologies, a reconnu que ce service stratégique n’est pas fonctionnel depuis deux semaines. Pourquoi ? «Nous avons été interpellés par des médecins utilisateurs qui ont dit avoir noté des infections post-opératoires. C’est ce qui a obligé l’hôpital à fermer les lieux pour faire des prélèvements qui ont fait apparaître des bactéries. C’est pourquoi la direction de l’hôpital a voulu procéder à la décontamination du matériel et du sol et le laver à grande eau avant de faire des contrôles qui ont permis de constater une diminution considérable des bactéries. Seulement, la direction a voulu définitivement régler le problème. C‘est pour cette raison que le bloc n’est pas mis en service», explique M. Doupa.



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