AVIS Dr Papa Ndary Niang, vétérinaire, sur le Covid-19 : «Il faut repenser les cibles pour la vaccination»
Gagner la lutte contre le Covid-19 passe par un couvre-feu total les week-ends dans tout le pays, la vaccination obligatoire de tous les Sénégalais et l’implication des vétérinaires, des chirurgiens-dentistes et des pharmaciens. C’est l’avis du Dr Papa Ndary Niang, vétérinaire-hygiéniste alimentaire, qui préconise aussi, pour une meilleure campagne de vaccination, l’implication des chefs religieux dans la sensibilisation et de l’Armée pour amener les citoyens à se faire vacciner.
Malgré le couvre-feu effectif dans les régions de Dakar et Thiès, les autorités n’ont pas encore réussi à limiter la progression de la pandémie du Covid-19 dans le pays. Pour résoudre l’équation de cette deuxième phase, le vétérinaire-hygiéniste alimentaire à la base, le Dr Papa Ndary Niang, propose le confinement les week-ends, l’implication des religieux dans l’acceptation du vaccin et l’élargissement des cibles aux vétérinaires chirurgiens-dentistes et pharmaciens. «Il est vrai que lors de la première vague les autorités sénégalaises ont pu, grâce à la sensibilisation sur le respect des mesures barrières, limiter la pandémie. Ce qui a valu au Sénégal une performance appréciable dans la lutte contre celle-ci. Par contre, depuis l’arrivée de la deuxième vague, on a constaté que les cas communautaires continuent d’augmenter en dépit des mesures restrictives prises, notamment pour les régions de Dakar et Thiès», fait-il remarquer.
Pour ce consultant international en stratégie et management, si «les populations crient leur ras-le-bol, c’est parce que les efforts de respect des mesures barrières sont annihilés par la flambée des cas positifs et les mortalités».
«Le couvre-feu
n’a pas une réelle incidence sur la réduction des contaminations»
Pour Dr Niang, «le Comité de gestion de crise devrait réajuster son approche», en ce sens que la bataille contre la pandémie n’est pas seulement médicale. D’après lui, il y a d’autres paramètres que «le médecin, soucieux de la santé du patient et de la santé publique, pourrait ne pas voir au regard de l’évaluation qu’il se fait de la maladie du Covid-19 sous l’angle du risque sanitaire». Mieux, les aspects socioculturels «n’ont pas été suffisamment pris en compte». Ce qui l’amène à dire que «le couvre-feu, dans sa forme actuelle, ne fera qu’accentuer les contaminations, vu la condensation des populations à la descente dans les stations de transport en commun à partir de 16h».
Le vétérinaire pense que même si le couvre-feu de 21h à 5h du matin est dissuasif, il n’a pas cependant une «réelle incidence sur la réduction des contaminations». Il en veut pour preuve les nouvelles contaminations qui ne cessent d’augmenter. Cela, précise-t-il dans son analyse, «n’est pas lié au fait qu’il y ait une nouvelle variante au Sénégal», mais «c’est parce qu’avec le couvre-feu on accroît la psychose des populations de se retrouver dehors au-delà de 21h», dit-il. Une attitude qui, selon lui, «crée des bousculades, des contacts rapprochés et l’oubli des gestes barrières».
Mais comme les Sénégalais n’ont pas la culture d’aller prendre un café sur une terrasse à leur descente comme les Européens et les Arabes, le vétérinaire trouve ainsi l’occasion d’opérer une amélioration. C’est surtout les week-ends qu’ils sortent pour les mariages, cérémonies familiales, etc. énumère-t-il dans le document.
«Confiner le pays tous les week-ends»
Dr Pape Ndary Niang déplore le manque d’initiatives des autorités pour rompre «cette chaîne de contamination». Ainsi, il propose un confinement total obligatoire tous les week-ends pour Dakar et Thiès, en attendant que les citoyens soient vaccinés.
Dans le même sens, Dr Niang propose à ce que le couvre-feu puisse commencer à partir de 22h jusqu’à 5h du matin, avec la fermeture des bars et discothèques non sans oublier les mesures édictées pour les besoins des funérailles. «Il est important de limiter les effectifs à 10 personnes maximum et les autres au besoin useraient de leurs téléphones pour filmer les cérémonies funèbres», suggère-t-il en outre, en demandant que ces mesures soient élargies aux baptêmes avec un accès aux lieux de culte réglementé et plus de rigueur dans le nettoyage hebdomadaire des marchés.
Il n’a pas omis de relever le défaut de communication sur les tests. A l’en croire, les personnes qui ne savent pas qu’elles peuvent se rendre dans les centres de traitement pour se faire tester du Covid-19 sans bourse délier sont nombreuses.
Après le démarrage de la campagne de vaccination, Dr Niang est d’avis que c‘est la seule alternative pour combattre cette maladie. Mais en attendant que la majeure partie de la population soit immunisée, il faudrait «repenser les cibles», conseille-t-il.
En temps de guerre comme c’est le cas avec le Covid-19, il faut réquisitionner des bras valides comme l’Armée afin de d’imposer le vaccin à tout le monde, croit-il. Mais même s’il ne veut pas qu’on arrive à l’utilisation de la force, il pense tout de même que le vaccin doit être obligatoire pour tout le monde.
Pour une réussite de la campagne de vaccination, le directeur du cabinet Afrique émergence conseil (Aec) suggère la sensibilisation en y impliquant les chefs religieux, le clergé et les pouvoirs publics, les politiques du pouvoir comme de l’opposition.
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