Dans le cadre du Festival du film américain, la Section des affaires publiques de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal a organisé la projection d’un film documentaire. «She Did That» de la réalisatrice Renae Bluitt, dresse le portait intimiste de femmes entrepreneures noires américaines au parcours inspirant.
Par Mame Woury THIOUBOU – Le mois de mars est le mois où l’on célèbre la lutte pour l’accès aux droits des femmes. Aux Etats-Unis, c’est aussi le moment où les films américains sont à l’honneur à travers le monde. Dans le cadre du Festival du film américain, la Section des affaires publiques de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, en collaboration avec le Bureau American film showcase (Afs), a organisé une rencontre en ligne autour du film de la réalisatrice américaine, Renae Bluitt. «She Did that» est un documentaire de 71 minutes qui donne la parole à des femmes entrepreneures noires américaines et documente leurs défis et leurs succès. Elles s’appellent Melissa Butler, Luvvie Ajayie, Tanya Rapley, Lisa Price, etc. Et elles ont en commun d’être des femmes entrepreneures noires que Renae Bluit a rencontrées. Ces femmes, qui sont arrivées à faire prospérer leurs entreprises au prix de nombreux sacrifices, racontent à la réalisatrice, elle-même femme entrepreneure, les étapes de cette aventure. Devenues des icônes dans le monde très select des affaires, ces femmes entrepreneures ont inspiré Renae Bluitt, une réalisatrice et productrice de contenus audiovisuels basée à New York. Elle décide d’abord de raconter le combat de ces femmes dans un blog. C’est ainsi qu’est né en 2009, le blog In her Shoes qui présente des femmes noires qui laissent leurs empreintes sur le monde et qui ouvrent la voie aux générations à venir. Le succès est vite au rendez-vous et Renae Bluitt se rend compte que cette frange de la population souffre d’un manque criard de visibilité. La réalisatrice réussit alors à produire un film intimiste et puissant à la fois, qui plonge au cœur du parcours de ces femmes. Le film évoque ainsi les problèmes de financement que rencontrent les femmes noires malgré les performances qu’elles réalisent. En moyenne, les créatrices d’entreprises noires récoltent 36 000 dollars là où les hommes blancs récoltent 1,3 million et échouent. Renae peint ainsi «des reines de la créativité» qui, pour la plupart, ont démarré leur activité grâce à l’autofinancement et dont les activités impactent fortement leurs communautés.
«La plupart d’entre vous connaissent les films américains à travers le cinéma, la télévision et, de plus en plus, via internet. Ce sont souvent des productions à grand budget pour le divertissement. Mais nous avons aussi une communauté dynamique de production de films documentaires, souvent moins connue en dehors des Etats-Unis. Le Festival de films américains est l’occasion de découvrir certains de ces films moins commerciaux et d’avoir un aperçu de la culture américaine», a souligné l’ambassadeur des Etats-Unies à Dakar, Tulinabo Mushingui. Selon le représentant américain, ce festival, à travers les films documentaires, les artistes et les militants, saisit la parole et la liberté d’expression qui est un véhicule nécessaire dans toute démocratie. «Ils abordent les problèmes, sensibilisent et défendent souvent les voix qui se sentent exclues. «She Did That!» est un exemple de cette forme d’art. Le film documente les femmes entrepreneures américaines, leurs défis et leurs succès», souligne M. Mushingui. Le film, qui a été projeté à la banque américaine JP Morgan, une première, a été plébiscité et est diffusé sur Netflix.
mamewoury@lequotidien.sn
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