Moulaye Seck, président de Synergie des mouvements des acteurs pour le développement du secteur informel : «Beaucoup de gens sont retournés à leur terroir»

«Nous avons énormément souffert avec le Covid-19. De nombreux travailleurs du secteur de l’artisanat comme les antiquaires ont vu leur travail s’arrêter parce qu’il n’y a plus de touristes. Dans les galeries comme à Sandaga où on vend les tenues africaines, tous ces gens-là, leur business ne fonctionne plus parce que leurs principaux clients sont les touristes. Si nous revenons sur la période de l’état d’urgence assorti de couvre-feu, ce fut des moments extrêmement durs pour les travailleurs du secteur informel. La plupart d’entre eux qui viennent de la banlieue étaient obligés de fermer plus tôt que prévu parce qu’il était très difficile d’avoir un moyen de transport. Dans l’ensemble, le Covid-19 a impacté les travailleurs de l’économie informelle, à savoir les marchands ambulants, les mécaniciens, les gargotières, les antiquaires, les artisans. Mais ils ont toujours eu cette capacité de pouvoir s’adapter à n’importe quelle situation.
Par exemple, par moments, nous avons constaté que beaucoup se sont tournés vers la confection de masques. A Colobane où il y a une grande industrie informelle, beaucoup d’acteurs ont montré leur savoir-faire dans ce domaine. Malgré les mesures prises par l’Etat, les travailleurs de l’économie informelle sont parvenus vraiment à s’adapter à la situation. Des études ont même prouvé que la capacité de résilience que le secteur informel a montrée en cette période de pandémie, même le secteur formel n’a pas pu le faire. Certains ont même créé des petites unités de production de produits antiseptiques. Nous avons constaté aussi que le plan de résilience mis en place par l’Etat, le secteur informel n’a pas reçu sa part, notamment ceux qui sont dans le commerce informel, c’est-à-dire les ambulants, les commerçants des marchés hebdomadaires. Donc le secteur marchand a été laissé en rade. Je peux dire qu’ils n’ont reçu aucun sou venant de ce fonds du plan de résilience. Quelque part, les acteurs eux-mêmes ont créé une chaîne de solidarité en venant en aide à travers leur fonds aux membres qui étaient plus dans le besoin. N’eut été cette initiative, la situation aurait été pire. Beau­coup de gens ont adopté la stratégie de retour dans leur terroir pour diminuer les charges parce que le train de vie à Dakar est cher.»

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