Les agents de Twyford, interpellés lundi lors d’une marche non-autorisée à Sindia, ont été placés hier sous mandat de dépôt et vont être fixés sur le sort mardi prochain par le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Mbour.
Alioune Badara CISS (Correspondant) – L’heure n’est pas au dégel. Pis, les relations entre les travailleurs de Twyford et leur direction prennent une autre tournure. Les 25 travailleurs arrêtés lundi lors d’une manifestation contre leur employeur, ont été placés sous mandat de dépôt, hier. Ils feront face au juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Mbour mardi prochain pour être édifiés sur leur sort.
Ils étaient sortis dans la rue pour exiger de meilleures conditions de travail et la reprise des 18 délégués dont les contrats avaient été arrêtés par l’usine. A la fin de leur point de presse, ils avaient barré la Route nationale et brûlé des pneus pour exiger plus de considération. La gendarmerie avait finalement réussi à arrêter 25 travailleurs lors de ces manifestations. Parmi ces agents, il y a 5 délégués de leur syndicat. Après deux jours de garde à vue, ils sont placés sous mandat de dépôt depuis hier. Ils sont poursuivis pour entrave à la liberté du travail, destruction de biens d’autrui et publics.
Au niveau de Twyford, les relations entre le patronat et les travailleurs se sont dégradées ces derniers mois. Le Secrétaire général du Sutimac, Alioune Ndiaye, qui n’a pas fait dans la langue de bois, accuse l’entreprise Twyford ceramics de traîner ses employés dans la précarité et la psychose depuis la création de cette usine en 2017. A en croire M. Ndiaye, cette multinationale à qui l’Etat du Sénégal a tout facilité, pour lui permettre de promouvoir l’emploi des jeunes, continue d’en profiter au détriment des travailleurs. «En effet, depuis presque deux années, la Direction des ressources humaines de Twyford ceramics, sous la conduite des employeurs chinois, continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage et de les gérer en dehors de toute la législation en vigueur au Sénégal, malgré les avertissements incessants de l’Inspection régionale du travail. L’entreprise Twyford ceramics ne respecte pas la durée légale de travail de 40 heures par semaine et la pause quotidienne -car chaque employé travaille pendant 12 heures par jour, sans arrêt et sans pause- ; les normes relatives aux conditions sanitaires, sécuritaires et de protection des travailleurs, ces conditions de travail sont d’une extrême pénibilité : travail en position debout durant 12 heures ; le versement des cotisations sociales à l’Ipres et à la Css. Elle ne fournit pas des équipements de protection individuelle adéquats et appropriés dans certains départements de l’usine où les travailleurs qui y interviennent sont exposés à des risques de graves accidents. Elle ne paye pas de primes de salissure, de risque et de transport», a énuméré M. Ndiaye.
Ces travailleurs ont déploré la précarité de l’emploi dans cette entreprise : «elle ne favorise pas la promotion de l’emploi des jeunes. En effet, elle se sert de manière abusive de la dérogation de la convention de l’Apix qui lui permet de renouveler des Cdd durant 5 ans, en mettant fin aux contrats après seulement six mois et le remplacement par de nouveaux : Twyford est une entreprise génératrice de chômeurs et non créatrice d’emplois. Il s’y ajoute qu’à Twyford, l’environnement de travail est caractérisé par une insécurité totale», prévient M. Ndiaye.
Ce récit serait loin de la réalité, si l’on en croit la direction de la multinationale chinoise, qui dénonce une grève illégale enclenchée le 25 avril dernier. En même temps, elle «déplore, que malgré le fait que les concernés ont tous perçu intégralement leurs salaires et droits légaux, des troubles aient eu lieu à l’usine par jets de pierre et tentative d’incendie volontaire de certains bâtiments incluant la station de gaz ce qui aurait pu provoquer la destruction de l’usine par explosion mettant ainsi en danger leur propre vie et celle de beaucoup de personnes innocentes».
abciss@lequotidien.sn
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