Horticulture – Accès à l’eau : Les producteurs des bassins des Ics interpellent l’Etat

«J’ai choisi d’entreprendre dans le maraîchage. Ce n’était pas du tout évident au début. Faire du maraîchage dans une zone continentale où l’accès à l’eau est des plus problématiques, ce n’est pas évident. Mais il me fallait entreprendre pour sortir de l’oisiveté dans laquelle je me morfondais.» Ainsi se prononçait Nar Fall, un cultivateur trouvé dans son périmètre maraîcher, situé dans les bassins des Industries chimiques du Sénégal (Ics). Il a en effet commencé seul son exploitation avec les moyens du bord. On était au début des années 2000 et beaucoup n’y croyaient pas. Mais c’était sans compter avec son engagement et sa détermination à surmonter les épreuves. Pour ses besoins en eau, il squattait l’eau des bas-fonds des Ics. Ce qui ne tarda pas à créer de petits problèmes, puisque la demande est plus forte que l’offre. Une situation qui irrite les agriculteurs qui, face à la presse, ont interpellé le gouvernement.
«Les Ics nous ont largement soutenus. Elles ont mis à la disposition des populations de sa zone d’exploitation 14 de ses 16 bassins pour leur permettre de faire de la production horticole. Darou Khoudoss a vraiment changé de visage grâce aux bassins des Ics», témoigne Bathie Diop. Malgré les efforts de l’industrie extractive, regrette le secrétaire général de l’Association des maraîchers des bassins des Ics, «l’équation de la disponibilité de l’eau reste une problématique. Et c’est dans ce cadre que nous nous sommes regroupés aujourd’hui pour lancer un appel à l’Etat, pour nous soutenir dans ce projet». Parce que, fait-il remar­quer, «à Darou Khou­doss, plus des 80% de la population sont composés de jeunes et une grande majorité s’active en permanence dans les bassins. Ils sont très engagés et déterminés à travailler la terre. Mais leur principal souci, c’est la disponibilité de l’eau» ; d’où l’urgence, selon lui, pour le gouvernement de résoudre cette équation «pour créer les conditions d’une émergence locale». Surtout que ces jeunes n’ont jamais «tenté de faire l’émigration clandestine». Et de l’avis de Bathie Diop, «l’Etat doit les soutenir pour qu’ils puissent émerger davantage et contribuer au développement à travers la production maraîchère, surtout pendant la saison des pluies qui est toujours caractérisée par une raréfaction des produits horticoles». Le maraîcher insiste : «Darou Khoudoss fait partie des greniers horticoles du Sénégal, comme en attestent les camions qui quittent chaque jour ici pour ravitailler en produits le pays et même au-delà des frontières nationales. Donc, l’Etat doit soutenir ce projet, en collaboration avec les Ics qui est le partenaire stratégique, qui a permis d’exploiter ces bassins et qui a instauré depuis plus de 5 ans une nouvelle dynamique de dialogue avec les populations riveraines.»
A sa suite, Omar Diop, président de l’Association des maraîchers des bassins des Ics, pense que «l’exploitation de ces bassins peut fortement contribuer à la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, qui demeure l’actualité au Sénégal. Les bassins offrent des opportunités d’emplois, en cas de disponibilité permanente de l’eau. Si le gouvernement parvenait à régler ce problème, aucun jeune de la contrée ne penserait à aller errer dans les centres urbains ou emprunter des pirogues de fortune vers une mort certaine en haute mer».
Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – nfniang@lequotidien.sn

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