Horizon – Omar Pène, lead-vocal du Super Diamono : «You et moi n’avons jamais été en guerre, on a été des concurrents»
Le lead-vocal du Super Diamono, Omar Pène, juge positive et constructive sa rivalité supposée avec Youssou Ndour que leur prêtent leurs fans. Il se mobilise pour le climat qui est le thème de son nouvel album. Dans cet entretien Omar Pène parle de ses rapports avec les étudiants et prône le retour aux valeurs sénégalaises, entre autres sujets.
Votre nouvel album climat. Pourquoi climat ?
Climat, c’est par rapport au réchauffement climatique. Pour moi, c’est du sérieux. Certaines personnes n’y croient pas, mais disons que c’est quelque chose qui nous interpelle tous. En tant que citoyen du monde, j’ai vu qu’antérieurement et même par rapport aux Cop qui ont été organisés, rien n’a été fait de concret pour parer à toute éventualité. Je profite de mon album pour porter ma voix. Je la joins à celles qui sont déjà présentes pour sensibiliser les décideurs. C’est du sérieux et certaines mesures doivent être prises pour apporter une plus grande attention à ce phénomène qui est le réchauffement climatique.
D’où vous vient cette conscience écologique ? Est-ce une expérience que vous avez vécue ?
Je suis citoyen du monde, concerné par tout ce qui se passe dans ce monde où nous vivons, quelqu’un qui est bien informé, je suis les actualités. C’est un phénomène qui m’a interpellé quand je vois des images. Jusqu’à présent nous vivons cela et ça prend quand même des proportions assez inquiétantes. Même chez nous au Sénégal, vous allez à Saint-Louis, au niveau de la Langue de Barbarie, l’océan est en train d’avancer et a englouti certaines habitations. Tout cela est dû au réchauffement climatique. Je me suis dit pourquoi ne pas apporter ma voix, l’associer à celles qui sont déjà sur place pour sensibiliser. Il faut dire aux gens que nous sommes tous concernés. Vu que nous ne sommes pas un pays développé, si jamais il se passe un tsunami, je ne le souhaite pas, dans nos côtes ou tout près de chez nous, c’est nous qui allons en pâtir le plus.
Quand on parle de pollution, ce sont les pays développés qui polluent, mais c’est nous qui subissons les conséquences de ces changements…
Exactement ! Nous ne sommes pas pollueurs comme certaines grandes puissances. Mais si jamais il se passe une catastrophe, c’est nous qui allons subir les plus lourdes conséquences.
Est-ce que vous pensez que nos gouvernants doivent être plus réactifs et parler de ces questions aux populations ?
Absolument ! Il faut être présent et porter la bonne parole, assister aux différentes réunions tenues à travers le monde pour porter la voix de l’Afrique. C’est extrêmement important. On parle de Fonds vert, mais il faut qu’il puisse servir plus aux pays démunis qu’à ceux déjà développés.
Et ce message, voulez-vous le porter au niveau mondial ?
Absolument ! En tant que Sénégalais, je suis francophone, j’utilise la langue française pour mieux porter le message au niveau international.
Cet album à peine sorti, vous dites qu’il a été piraté. Est-ce à dire que vous n’avez pas pris des précautions pour le protéger ?
On a pris toutes les précautions. Mais quand quelqu’un veut pirater, on n’y peut absolument rien. Depuis combien de temps des voix se sont élevées pour dénoncer cette pratique. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Tous les artistes sénégalais disent la même chose. Nous l’avons déploré, nous avons lancé énormément de messages contre ces pratiques, mais on n’y peut absolument rien.
Et c’est la raison pour laquelle vous avez sorti l’album sous un format numérique dans un premier temps pour éviter le piratage ?
Non, justement pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, le marché du disque marche de moins en moins. Tout le monde se rue vers le numérique. Même les grandes maisons de disque éprouvent des difficultés pour vendre. Il y a un autre créneau : ce sont les plateformes numériques aujourd’hui qui prennent le relais. C’est un phénomène mondial, tous les artistes du monde courent aujourd’hui vers les plateformes numériques. Il faut se rendre à l’évidence et essayer de ne pas se laisser larguer. Les magasins qui vendaient des disques se sont repliés vers d’autres créneaux.
Est-ce que le public sénégalais suit cette tendance ?
Il faudrait à la limite les inciter à rejoindre cette tendance. Sinon on aura beaucoup plus de difficultés pour vendre nos produits. Il faut les sensibiliser. Aujourd’hui, tout le monde a son téléphone portable. On peut aussi se connecter.
Est-ce que vous avez collaboré avec des maisons internationales ?
Oui, Bilir.
Dans cet album, est-ce que vous avez collaboré avec Hervé Samb que vous connaissez déjà ?
Hervé, on a commencé à travailler il y a 8 ans. C’est lui qui m’accompagne lors de mes tournées internationales. Il fait partie de mon projet international. Le contact a été établi depuis très longtemps. Mais maintenant, il fallait à la limite collaborer encore beaucoup plus. C’est un garçon qui connaît très bien la world music. Il connaît énormément d’artistes sur le plan international.
Quand il a été question de faire un second album, automatiquement on a discuté et le courant passe très bien. Il m’a dit : «Ecoutez, il n’y a aucun problème. Je peux réaliser le projet album. C’est un truc extrêmement important pour moi.» C’est comme ça que ça a débuté, lors d’un voyage qu’on faisait en Guadeloupe. Je crois que le travail a commencé dans un film. Il avait déjà commencé à travailler sur ça. Il m’a proposé des morceaux et c’était parti comme ça.
Est-ce que vous avez continué à travailler à distance ou bien ça s’est fait ici ?
Non, cela s’est fait en France, disons, parce que tous les musiciens qui ont participé à cet album résident en France, sauf Alioune Seck, lui est constamment là-bas. Mais c’est le groupe qui m’accompagne souvent dans mes tournées. On n’a rencontré aucune difficulté pour faire cet album.
Pour la participation de Hervé, est-ce parce que vous vouliez avoir une ouverture à l’international et sur d’autres sensibilités ?
Oui, il y a un peu de ça aussi parce qu’on évolue dans un monde de la world music, c’est la tendance aujourd’hui. Et lui est assez bien présent par rapport à ce genre. La musique pour moi est une question de rencontres. Il y a même des musiciens qui ont joué dans cet album que je ne connais pas en Côte d’Ivoire, parce quand ils faisaient leur partition j’étais déjà à Dakar. C’est la musique qui a parlé et on est arrivé à rassembler toutes ces sensibilités pour en faire un album. Voilà, je crois que c’est la beauté de la musique. Les gens ont été tellement contents de participer à cet album-là. C’était extrêmement important pour nous d’aller chercher ailleurs d’autres sonorités pour en faire un ensemble qui pourrait à la limite ressembler à ce que nous ressemblons et ce que nous sommes.
Pour Fada Freddy, c’est vous qui êtes allé le chercher ou l’inverse. Comment votre collaboration s’est passée ?
C’est nous qui sommes allés le chercher parce que c’est à la mode d’inviter des artistes pour des «featurings». Tous les artistes le font. Comme on a décidé d’inviter un artiste, il y a beaucoup de noms qui ont circulé, des noms sénégalais, d’autres artistes. Mais on s’est dit pourquoi ne pas aller chercher chez nous pour voir quelqu’un qui a le profil. Et là, toutes les pensées sont allées vers Fada Freddy, parce qu’on le connaissait déjà et on l’a suivi depuis très longtemps. On s’est dit que lui, dans cette chanson, a le profil. Et Dieu sait qu’on ne s’est pas trompé. Il a très bien chanté et on a tous apprécié sa partition.
Malgré le fait que l’album soit ouvert à d’autres sensibilités, vous avez quand même conservé cette touche du Super Diamono qui fait votre particularité. Est-ce que ce fut un travail compliqué pour vous ?
Ce n’était pas compliqué parce que j’ai tenu à garder mon identité. Ce qui est extrêmement important pour moi, parce que c’est Oumar Pène le Sénégalais. Je suis Sénégalais. Culturellement, je vis dans un pays qui est très riche. C’est pour garder mon identité culturellement encore une fois. Mais je suis allé vers d’autres sensibilités. C’est ça qu’on a voulu faire. C’est pour cela qu’on a invité des artistes qui ne sont pas Sénégalais, ne parlent même pas wolof et qui ont apporté leur touche, notamment des cordes, des violons, d’autres instruments qui ne sont pas de chez nous.
Sur cette chanson que vous partagez avec Fada Freddy, vous parlez de calomnie. Est-ce une thématique que vous avez choisie pour une raison particulière ?
Non, c’est juste pour sensibiliser parce que je m’adresse à des gens, une société qui a ses tares aussi. Disons simplement que ce sont des choses qui existent et que je n’ai pas créées. Ce sont des choses que je constate, que nous vivons justement et qui ne sont pas les meilleures choses au monde, malheureusement. Dire du mal de l’autre, raconter des histoires qui n’existent pas, essayer de créer des problèmes à d’autres qui ne t’ont absolument rien fait, c’est très négatif. Pour qu’une société puisse avancer, il faut éviter certaines tares qui, ma foi, ne font que retarder son évolution.
Vous pensez que toute chanson doit livrer un message ?
Absolument ! Je crois que c’est ça le rôle d’un chanteur, c’est le rôle qui m’incombe. C’est pour cela que je suis devenu chanteur pour non seulement proposer, dénoncer, sensibiliser et essayer d’apporter quelque chose de positif. J’essaie d’apporter quelque chose à ceux qui m’écoutent parce que je rencontre beaucoup de gens qui me disent : «Telle chanson m’a beaucoup apporté dans ma vie, parce que quand je l’ai écouté sincèrement, cela m’a beaucoup plu. Cela m’a fait beaucoup de bien, m’a fait réfléchir et abandonner certaines pratiques pour aller dans l’autre sens.» Je trouve que c’est positif.
Les cas de Covid-19 explosent avec plus de 1 000 cas ou presque par jour. Les gens ne semblent pas conscients du danger. Quel message avez-vous à lancer ?
Je recommande aux gens d’écouter les scientifiques, les soignants parce que ce sont eux qui maîtrisent la chose encore une fois. Quand ils nous disent que c’est du sérieux et nous proposent des vaccins, il faut se faire vacciner. Quand ils nous demandent de porter le masque, il faut le faire. Il en est de même pour le respect des gestes barrières. Cette pandémie est très bien implantée chez nous. Les gens doivent prendre conscience que c’est extrêmement dangereux pour nos populations. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour dire aux gens qu’il faut respecter les mesures barrières et les recommandations faites par les soignants, les scientifiques.
Vous aviez réagi à la violence à l’Université. Récemment des élèves s’y sont mis. On a vu des collégiens saccager leurs salles de classe, attaquer leurs profs… La violence en milieu scolaire, le problème est beaucoup plus profond, plus grave. Que faudrait-il faire ?
C’est de sensibiliser encore plus et prendre des mesures, parce qu’à chaque fait de société, il faut lui trouver des solutions. Il faut toujours chercher la bonne solution, d’où ça vient et pourquoi. Il faut toujours poser la bonne question et à partir de là trouver des solutions.
Vous y avez réfléchi ?
En tant qu’ambassadeur itinérant auprès des étudiants, j’ai tenu énormément de réunions avec eux. Aujourd’hui, il y a un slogan qu’un étudiant m’a proposé : «Nous ne sommes pas là pour créer des problèmes, mais pour trouver des solutions». C’est extrêmement important, des solutions pour étudier dans de bonnes conditions. C’est cela l’essentiel. Vous êtes là pour obtenir un parchemin pour construire votre vie, votre aventure. Autre chose, il faut chercher la bonne formule, étudier, avoir son diplôme, c’est cela l’essentiel. Il ne faut pas faire des choses qui vont vous retarder parce que cela ne sert à rien. Voilà le discours que je tiens à chaque fois que je rencontre les étudiants.
Il y a des gens qui disent qu’il y a une certaine crise des valeurs. Les jeunes n’ont plus cette éducation qui pourrait les préserver de certaines dérives…
Nous vivons dans un monde qui évolue. Aujourd’hui, on dit que le monde est devenu un village planétaire, il faut faire avec. C’est extrêmement important, il faut trouver les bonnes formules. Je ne dis pas qu’on peut régler les problèmes en un claquement de doigts. Il faut être préventif pour parer aux problèmes les plus pressants.
Par contre, il faut essayer de les poser et de trouver des solutions adéquates. On ne peut pas satisfaire tout le monde. Cela n’existe dans aucun pays au monde. Il faut aussi faire avec notre temps. Ce qui se passe aujourd’hui est différent de ce qui s’est passé il y a 10-20 ans. Ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal, à la minute qui suit, ceux qui sont aux Etats-Unis sont au courant.
Comment trouver ces solutions ?
Il faut les chercher (rires).
Ça ne vous inquiète pas le fait que la société sénégalaise soit de plus en plus violente ? Les inégalités se creusent entre les riches et les pauvres. Cela ne vous interpelle-t-il pas ?
Bien sûr, ça interpelle tout le monde. Il n’y a pas qu’au Sénégal que ce problème se pose. Vous allez partout dans le monde, il s’y pose. C’est le monde qui est ainsi fait. Il faut vivre avec ses valeurs. Je suis Sénégalais, si je veux vivre comme quelqu’un qui est en Allemagne ou en Italie, ce n’est pas possible. Il faut vivre avec les valeurs sénégalaises. On a des identités qu’il faut respecter, on a nos traditions. On peut se moderniser, mais en tenant compte de nos valeurs.
Pour vous, c’est le mode de vie des Sénégalais qui est en crise ?
Chacun a le droit de vivre, mais comment ? C’est cela la question. Quand on veut vivre au-dessus de ses moyens, ça va être difficile.
Pour parler de musique, les jeunes donnent plus la priorité à la danse, c’est plus pour égayer les gens que pour les conscientiser. Quel est votre regard sur ce que fait cette jeune génération ?
C’est un milieu où chacun fait ce qu’il veut, ce qu’il ressent. Je ne peux pas dire à quelqu’un arrête de faire ceci, fais cela. Je ne m’en mêle pas parce que ce que font les gens c’est par rapport à leur ressenti, à ce qu’ils ont envie de faire. Et il y a des gens qui les aiment pour ça. Il y a des gens qui vont les voir pour ça. S’ils y trouvent leur compte, pourquoi pas ?
Cette jeune génération se distingue aussi par des rivalités entre eux. Ce n’est pas quelque chose de nouveau parce qu’on vous a toujours mis en rivalité avec Youssou Ndour. Mais ce n’était pas aussi violent que la façon dont ça se passe maintenant…
Mais ça dépend. Chacun a sa façon de faire. Je sais que la concurrence appelle la qualité. C’est bien d’avoir des concurrents. De toutes les façons, le monopole n’arrange personne. C’est extrêmement important qu’il y ait quand même de la concurrence, on parle de rivalité. Ça permet de bien travailler et de toujours proposer quelque chose de qualité. Vu sur cet angle-là, je trouve que c’est positif.
Maintenant, il y a d’autres qui font de la concurrence comme une chose qui sort de l’ordinaire. Il se trouve qu’il y a des gens autour de certains artistes qui disent : «Ecoute, tu es le meilleur.» Il faut faire attention à cela, à ne pas dire que l’autre c’est mon ennemi, non. On fait le même métier. Chacun a sa chance.
Donc votre concurrence avec Youssou Ndour vous a poussé à aller plus loin dans ce que vous faisiez ?
Mais on en a parlé, Youssou Ndour et moi, en rigolant d’ailleurs. Parce que je crois qu’à chaque fois, au temps des cassettes, quand Omar Pène sort une cassette, mais les gens s’attendent à ce que Youssou Ndour en fasse de même.
Et c’est le cas, même maintenant ?
Ça c’est dans l’ordre normal des choses. Encore une fois, nous ne sommes pas des ennemis. C’est normal, c’est un artiste, il a le droit de sortir son album quand il veut. Dès qu’il a annoncé la sortie de son album, il y a des gens qui m’ont appelé : «Mais écoute, voilà Youssou Ndour va sortir. Toi tu vas sortir ton album ?» (Rires). C’est toujours la guerre entre Omar Pène et Youssou Ndour. Mais non, non, je ne vois pas les choses comme ça. C’est très bien pour la musique et c’est bien pour les fans aussi.
Vous n’êtes plus en guerre ?
On n’a jamais été en guerre (il se répète). C’est vrai qu’on a été des concurrents. Ça été très positif parce que ça nous a permis de nous améliorer dans ce que nous faisons et ça a beaucoup marqué notre carrière. Là, on le sait et on le dit d’ailleurs.
Vous en avez tiré de la force ?
Effectivement ! Cela nous a beaucoup aidés dans notre carrière et je crois que ça aussi ça a été très positif. Parce que quand on sait que tu es attendu au tournant, si tu dois sortir, mais tu ne sors pas n’importe quoi. Tu fais de ton mieux, ça te fait beaucoup travailler, mais attention parce que l’autre va sortir et il y a du monde derrière, il ne faut pas décevoir. Donc, c’est ça le côté positif de la chose. Et ça, en tout cas, ça m’a beaucoup servi.
Pendant un an et quelques mois, vous êtes resté sans pouvoir jouer à cause du Covid-19. Comment avez-vous passé votre temps ?
Pendant cette période, j’étais en train de travailler sur mon album qui est sorti. Donc, comme ça ne jouait pas, moi c’est ça qui m’a occupé en fin de compte. Je faisais des va-et-vient entre Dakar et Paris pour enregistrer, répéter, travailler sur cet album-là. C’est ça qui a occupé le temps que ça a duré, le temps qu’on est resté sans jouer.
Même sans Covid-19, vous êtes resté longtemps sans jouer, sans faire de concert…
Absolument, parce que j’étais alité. Je suis resté deux ans comme ça. Donc il fallait reprendre de la force, retravailler la voix, vivre avec tout cela, observer ma convalescence, rester tranquille dans mon coin, prendre le temps de me soigner, de me refaire.
Mon dernier album date d’il y a 8 ans. Donc pendant tout ce temps-là, j’ai pris du recul par rapport à cela. Eventuellement, il y a eu même des gens qui racontaient du n’importe quoi à mon sujet, mais j’étais tranquille dans mon coin pour prendre le temps de bien me reposer.
Vous avez réfléchi à quoi par rapport à la musique ?
Il fallait se refaire, ça a pris du temps, mais il fallait respecter le protocole sanitaire simplement. C’est ça que j’ai respecté. Donc cela m’a permis de prendre du recul, plus d’énergie, mais en même temps travailler en silence.
De mûrir des projets ?
Justement !
Il y a certains artistes quand même qui ont eu des ennuis sanitaires et ont des problèmes de prise en charge. Beaucoup indexent la Sodav et son système. Sur cette question, on ne vous a pas entendu. Vous n’êtes pas à «Say wi» ni à la Sodav. Vous êtes où exactement ?
Mais je suis chez moi tranquille (rires). Je suis sociétaire de la Sodav, je touche mes droits à la Sodav. Je ne m’occupe que de ça, sinon le reste je ne m’en occupe pas.
Cette levée de boucliers contre la Sodav…
Je n’en fais pas partie.
Vous n’avez rien à reprocher ?
Je n’ai rien à reprocher, rien à dire. Je ne sais même pas comment ça marche.
Donc, vous n’êtes pas dans «Say wi» ? Ils ne vous ont pas appelé ?
Non.
Pendant les violences de mars, vous étiez au Sénégal ?
Oui.
Et vous avez réagi comment en voyant ce déchaînement de violences dans un pays qu’on considère quand même assez stable démocratiquement ?
Très étonné, et puis je me suis dit qu’il ne faut jamais dire que ça n’arrive qu’aujourd’hui. Nous vivons dans un monde, c’est vrai, qui évolue. Donc il faut essayer d’interpeller les mentalités encore une fois et toujours. C’est ce que j’ai dit très tôt et je n’arrête pas de le dire. Quand il y a problème, il faut essayer rapidement de trouver des solutions. On ne sait pas ce qui peut se passer demain. On ne peut pas prédire l’avenir, mais il faut toujours être prêt à parer au plus pressé.
Le Président a dit entendre la jeunesse et mis en place un programme pour l’emploi. Pensez-vous que cela soit la bonne réponse ?
S’il l’a dit c’est parce qu’il l’a senti. C’est le président de la République. S’il dit aux jeunes «je vous ai compris», c’est parce qu’il a compris le message. Pour lui, c’est un message. S’il dit qu’il a compris, tant mieux. J’applaudis.
Que pensez-vous du 3ème mandat ?
Je n’en pense rien du tout. Absolument rien.
L’association des fans avait des problèmes. Est-ce qu’il y a réconciliation ?
Ce sont des jeunes. Je ne suis pas fan des deux côtés. C’est une affaire de fan’s club. Donc c’est à eux de trouver des solutions. Je les sens vraiment toujours autour de moi. C’est ça qui m’intéresse. D’ailleurs, ils préparent leur soirée ratée du 24 décembre pour le mois prochain. J’espère que ça se fera. Avec la nouvelle donne du Covid-19, on croise les doigts.
En tout cas, ils sont très dynamiques. Ils ont bien accueilli l’album parce que je reçois énormément de messages de félicitation, d’encouragement pour me dire qu’on a attendu pendant 8 ans. Ça valait la peine franchement parce qu’ils ont trouvé un album vraiment super. J’ai beaucoup appris. C’est le lien que j’ai avec eux.
Quel genre de relations avez-vous avec eux ?
Ils m’appellent Baye Pène. C’est très affectif cette relation que j’ai avec eux. C’est très touchant. Je ne parle même pas de fan’s club. Je parle de ma famille, ce sont mes enfants. C’est très générationnel. Ceux qui ont créé Afsud (Association des fans du Super Diamono) ne vont plus dans les soirées. Il y a toujours des jeunes qui sont là. C’est ça l’importance de cette association-là. Aujourd’hui, on ne m’appelle plus Omar Pène, ils m’appellent Baye Pène. Dans l’album, je leur ai dédié la chanson Wethié pour leur dire effectivement que j’accepte d’être «le Baye Pène». C’est très affectif et je le prends avec beaucoup de plaisir.
Cela fait quoi de savoir qu’il y a une foule de gens derrière vous ?
J’ai toujours dit que c’est ça mon énergie. Dieu sait que j’ai traversé des moments un peu difficiles et ça m’a beaucoup aidé. Ça a été une thérapie pour moi. J’ai reçu énormément de messages de soutien. D’ailleurs, un des morceaux de l’album s’appelle Merci que j’ai dédié à tous ces gens-là qui ont prié pour moi, m’ont apporté leur soutien sur tous les plans d’ailleurs. Dieu sait que ça m’a apporté énormément de choses. Ça permet de mesurer sa cote de popularité. Ça a été extrêmement important.
La version internationale de l’album est sortie et on annonce une version mbalax. Pourquoi ces deux versions ?
Au Sénégal, les gens aiment danser. Et les fans ont longtemps attendu. J’ai voulu leur faire un cadeau. Donc il fallait faire un autre album qui va leur permettre d’animer leurs soirées avec de nouvelles chansons parce que ça fait longtemps qu’on n’a pas sorti d’album. Et la version internationale est beaucoup plus soft que celle mbalax. Ça a marqué aussi le retour de Dembel au Super Diamono. Il a beaucoup travaillé sur cet album. D’ailleurs, c’est lui qui l’a réalisé. Avec les musiciens du Super Diamono, ça a véritablement changé. Cela fait partie de ce que l’on va proposer aux fans, au public. La version mbalax va sortir le 5 août.
Vous êtes allé chercher d’anciens membres du Super Diamono ?
Non, c’est Dembel qui a fait le casting. Il y a Dembel, Papis Konaté, Moussa Traoré, Aziz Seck, etc. C’est de très grands musiciens qui jouent avec moi. Donc, le groupe a changé et a beaucoup évolué. Chacun a apporté sa petite contribution.
Les gens vont apprécier à la sortie de l’album. Il y a d’autres chansons qui vont compléter l’album world music. C’est la suite logique de cet album. Le Super Diamono existe toujours, même si les musiciens sont différents. La première grande sortie du Super Diamono est réservée pour les fans. Ça devait se faire au mois de décembre passé. Ils vont fêter leur 31ème anniversaire.
Avez-vous des projets, des tournées à effectuer ?
Oui, ça se prépare. Il y a des concerts qui se feront au Sénégal et une tournée en Europe qui se prépare pour le mois de novembre. Le staff est en train de travailler sur ça. Il y a des dates qui ont été retenues et qui vont être confirmées. Vous aurez l’information.
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