Importations – Gel de la taxe conjoncturelle : L’État sucre les commerçants – Un gel justifié par la hausse des prix et la pénurie

 Le Conseil national de la consommation convoqué ce matin

Pour faire face à la hausse des prix du sucre, l’Etat a décidé de suspendre la taxe conjoncturelle sur le sucre raffiné importé. Une mesure qui profite aux spéculateurs, au moment où la Css assure avoir des stocks pour plus d’un mois de consommation.

Par Dialigué FAYE (avec M. GUEYE) – Les consommateurs sénégalais sont, depuis quelques semaines, confrontés à des difficultés pour s’approvisionner correctement en sucre. A cause d’une pénurie du produit, les prix ont connu une hausse sur le marché.
Face à cette situation, l’Etat a décidé de prendre des mesures. Dans une note de service, le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a demandé aux services des Douanes de geler la taxe conjoncturelle sur le sucre raffiné importé.
«Pour atténuer l’effet de la hausse combinée du coût du fret maritime et des prix sur les marchés internationaux, suite à la demande du ministre de la Commerce et des Pme, je vous «instruis» de suspendre, du 30 août au 15 octobre 2021, l’application de la taxe conjoncturelle sur le sucre raffiné importé», mentionne le document du ministère des Finances et du budget.
En plus de cette décision, le Conseil national de la consommation est convoqué aujour­d’hui, par le ministre du Com­merce et des Petites et moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta. L’ordre du jour de cette réunion, portera sur la situation des prix des produits de grande consommation. Dans une déclaration, l’U­nion des commerçants et in­dus­­triels du Sénégal (Unacois) Jappo avait déploré la semaine dernière, la tension notée sur le sucre. Pour ces commerçants, la pénurie du sucre est provoquée par le gouvernement. Un avis que ne partagent pas les industriels de la Compagnie sucrière du Sénégal (Css), qui font valoir que leurs entrepôts à Richard Toll contiennent à l’heure actuelle, un peu plus d’un mois de consommation de sucre, à savoir 27 000 tonnes. Dans ces conditions, une pénurie de sucre ne peut provenir, selon leur entendement, que de manœuvres spéculatives.
Les consuméristes de l’Ascosen notamment, sont sur la même longueur d’onde, eux qui soulignent que les prix du sucre sur le marché international sont à la hausse. Les commerçants et les importateurs se sont rendu compte que, pour ne pas vendre à perte sur le marché local, ils devraient obtenir soit une levée de la Tci soit la hausse des prix au détail. L’Etat a préféré couper la poire en deux, en renonçant provisoirement à ses bénéfices, pour permettre aux spéculateurs de se sucrer sur le dos du contribuable. Quitte à pénaliser les industriels qui auront des problèmes pour écouler leurs produits si le marché est envahi par les importations. Déjà, l’Ascosen a relevé que 18 mille tonnes de sucre sont entreposées au Port de Dakar, dans l’attente sans doute de la levée de la taxe. Qui est intervenue hier.
Il faut espérer que la ministre, Aminata Assome Diatta, responsable du département du Commerce, tire profit du Conseil national de la consommation de ce matin, pour éclairer l’opinion sur la pertinence des décisions prises ces derniers jours.
dialigue@lequotidien.sn

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