Mali – Accusant la France d’avoir abandonné son pays «en plein vol» : Choguel Maïga acte le divorce d’avec Paris

En accusant la France «d’abandon en plein vol» à la tribune de l’Onu, le Premier ministre malien acte le divorce entre Paris et Bamako, laissant le champ libre à d’autres puissances, la Russie en tête.

Par Ousmane SOW – C’est un discours d’une rare violence contre la France qu’a prononcé le Premier ministre malien, ce samedi 25 septembre, devant l’Organisation des Nations unies (Onu), après la décision de Paris de retirer les forces de l’opération «Bar­khane» de ce pays d’Afrique de l’Ouest. «La nouvelle situation née de la fin de «Barkhane», plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires !», a tonné Choguel Kokalla Maïga, confirmant que des «sociétés privées russes» faisaient partie des pistes à l’étude. Il faut rappeler que peu avant, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait confirmé que Bamako avait approché «des sociétés privées russes», lors d’une conférence de presse à l’Onu, tout en assurant que cette démarche ne concernait en rien le gouvernement de la Fédération de Russie.

Inquiétude de l’Union européenne
La France et l’Union européenne se sont inquiétées de ces contacts entre le Mali et la Russie au cours d’échanges à New York. Le groupe Wagner est déjà présent en Libye ou en Centrafrique, théâtres où elle a été accusée d’exactions contre les civils. La Smp n’a cependant pas été explicitement citée par les autorités maliennes, dominées par une junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat ayant renversé Ibrahim Bou­bacar Keïta en août 2020. Ainsi, depuis mars 2012, date du coup d’Etat au Mali, la situation «ne s’est guère améliorée, malgré le soutien international et la présence d’une opération de paix de l’Onu, la Minusma, et d’autres forces internationales. Elle n’a cessé de se détériorer, au point que des pans entiers du territoire national échappent au contrôle du gouvernement. Mes citoyens vivent sous l’emprise de groupes terroristes et armés et avec leurs droits les plus élémentaires bafoués. Leur accès aux services de base reste hypothétique en raison de la faible présence de l’Etat», a ajouté Choguel Kokalla Maïga, appelant à «remettre sur la table l’exigence d’un mandat plus robuste et d’un changement de posture de la Minusma».
Si la France n’a cessé, ces derniers jours, de mettre en garde Bamako contre les conséquences de cette possible réorientation sécuritaire, la ministre des armées, Florence Parly, s’est rendue le 20 septembre au Mali pour signifier à son homologue la «grave incompatibilité» entre le recours à ces mercenaires et le soutien occidental, Choguel Maïga a choisi de répondre aux menaces par une justification empreinte de reproches, une mise au point sans précaution diplomatique. «Je ne connais pas de groupe Wagner», avait répondu Choguel Kokalla Maïga qui a pointé le fait que les différentes actions de la Communauté internationale n’ont jusqu’ici pas produit des résultats à hauteur de souhait. Pire, la situation continue de se détériorer. D’où la nécessité, selon lui, d’un changement de stratégie.
Stagiaire

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