Journée de manifestation pour la criminalisation de l’homosexualité : And Sam Jikko Yi bande les muscles

L’esplanade de la Place de la Nation, ex-Obélisque, était noire de monde hier, lors de la manifestation organisée par le Collectif And Sam Jikko Yi qui exige la criminalisation de l’homosexualité.

Par Ousmane SOW – Il y a la poussière, le vent, la faim. Mais, ils sont encore là. A la Place de la Nation. Toujours bruyants et aussi déterminés pour obtenir gain de cause. Depuis que le Bureau de l’Assemblée nationale a déclaré le mercredi 6 janvier «irrecevable» la proposition de loi portant sur la criminalisation de l’homosexualité, le Collectif And Sam Jikko Yi ne faiblit pas dans son engagement à manifester publiquement contre cette pratique. Sans mâcher ses mots, il exige vigoureusement «l’arrêt de l’agenda pro-Lgbt», qui est en train d’être déroulé dans les programmes scolaires au Sénégal.
Après une première manifestation pour la criminalisation de l’homosexualité, le 23 mai dernier, And Sam Jikko Yi est revenu hier en force. Il est revigoré même par la présence des chefs religieux et personnalités de la Société civile, qui «promeuvent des valeurs correctes». Ils se sont adressés à des centaines de manifestants acquis à leur cause. L’objectif, dire non à l’homosexualité au Sénégal. La foule scandait les fameux slogans de refus qu’on pouvait lire sur les pancartes et banderoles d’affiche. «Le Sénégal dit non à l’homosexualité», «Non à l’oligarchie maçonnique mondialiste», «La souveraineté appartient au Peuple», «Non au projet du nouvel ordre mondial», «Non à la violation des textes et à la banalisation des institutions», «Non à une Assemblée nationale soumise à l’Exécutif», «Le Peuple exige l’arrêt de l’agenda pro-Lgbt et la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal».

Collectif revigoré
Dans la tribune officielle sont assis imam Aliou Badara Ndao, Mamadou Diop de Croix, Mamadou Lamine Diallo, Chei-kh Bamba Dièye, des jeunes et des moins jeunes, des femmes,… L’assistance est aussi cosmopolite qu’engagée dans la lutte contre l’homosexualité. Vêtu de blanc, ton grave et ferme, Serigne Babacar Mboup, coordonnateur du Collectif And Sam Jikko Yi scande : «Lawone wonina» (Ndlr : les temps ont changé). Comme d’autres intervenants au cours de cette manifestation, il a exigé sa criminalisation. «Le Sénégal dit non à l’homosexualité. L’agenda pro-lgbt se déroule au Sénégal et il faut l’arrêter», crie-t-il, sous les applaudissements des manifestants. «L’agenda de l’homosexualité est dans notre Consti-tution», révèle-t-il.
Contrairement aux précédentes, la manifestation d’hier a revêtu une dimension nationale. Les représentants des grandes villes de l’intérieur, comme Tamba-counda, Thiès, Kaolack, Fatick, Diourbel, Kaffrine…, ont répondu à l’appel du collectif. «C’est un jour mémorable. Et je pense que le Peuple sénégalais est en train de prendre conscience de sa force de frappe électorale», martèle le vice-président du mouvement Jamra, Mame Mactar Guèye, avant de faire une mise en garde aux autorités sénégalaises. «Elles ont dit que nous leur avons causé préjudice lors des élections mais elles n’ont encore rien vu. Nous allons envoyer à l’Assemblée nationale des députés qui croient en Dieu, des députés dignes et qui sont déterminés à mettre fin à ce fléau qui est en train de piétiner nos valeurs sociales et culturelles, c’est-à-dire le gordjiguenisme», promet M. Guèye.
Après près de 4 h de manifestation, le public s’est dispersé dans le calme. Alors que Abdou Karim Guèye invitait ses camarades devant la Rts pour brûler le drapeau des Lgbt.

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