#Bignona – Gestion optimale des forêts : Les élus territoriaux se mettent au vert

Partager des expériences en matière de protection et de gestion forestières est une obligation pour les élus de différents pays ouest-africains de préserver les ressources forestières qui leur restent. Une problématique au cœur de la démarche de la Communauté forestière (Cofor international), structure qui a initié à cet effet à Bignona, une rencontre de mise à niveau d’information des acteurs membres de l’Alliance des collectivités forestières du département de Bignona (Acofod/B).

Par Ibou MANE – C’est connu ! Le potentiel agro-forestier du département de Bignona est aujourd’hui sérieusement menacé du fait de plusieurs facteurs combinés dont, entre autres, le trafic de bois développé à grande échelle au nord du département, les feux de brousse, le déficit pluviométrique, la salinisation des sols. Des facteurs qui concourent à la dégradation progressive des richesses naturelles des zones territoires du département de Bignona. Et c’est d’ailleurs dans un souci d’harmonisation des différentes interventions au niveau départemental, que le Conseil départemental de Bignona et l’ensemble des communes ont mis en place, à travers une convention, une Alliance des collectivités forestières du département de Bignona (Acofod/B). Une initiative de coopération dont le but est de permettre à l’ensemble des collectivités territoriales du département, sur la base d’un engagement volontaire de mutualiser les compétences, les ressources, d’assumer des missions et de réaliser ensemble des projets de développement et surtout de gestion rationnelle des ressources forestières. Forte d’un tel engagement, l’Acofod/B s’est proposée d’organiser à Bignona, en début de semaine, une rencontre de mise à niveau d’informations à l’ensemble de ses acteurs membres. Un conclave rendu possible par Cofor international avec la présence d’élus territoriaux du Bénin, du Burkina, du Came­roun, de la France et du Sé­négal. A la tête de la délégation française, Dominique Janvier, président de la Cofor international, qui a présidé cette rencontre, a laissé entendre que le Conseil départemental de Bi­gnona a de grosses ambitions par rapport aux questions environnementales. Et c’est pourquoi les échanges issus de ce conclave et qui se poursuivront pourraient, à ses yeux, être utiles à l’institution départementale. Et par rapport aux défis qui sont, selon lui, importants pour toutes les forêts du monde, Dominique Janvier, par ailleurs président de la Fédération des communes forestières en France, est d’avis que la forêt a reculé en Afrique. Suffisant pour que le président de la Cofor international plaide afin que la vigilance soit de mise au niveau des forêts ouest-africaines. «Et il y a tout un ensemble de dispositions administratives, réglementaires, comportementales, culturelles, etc. qu’il faut réviser afin que la forêt soit protégée durablement pour l’intérêt des communautés et de la planète», martèle-t-il. Quant au nouveau président du Conseil départemental de Bignona, Yancouba Diémé, également président de l’Alliance des collectivités forestières du département de Bignona (Acofod/B), il a d’abord magnifié le diagnostic fait dans le cadre du plan de développement départemental et qu’il s’est juste permis, dit-il, d’approfondir. Et à l’en croire, un nouveau cap a été fixé lors de cette rencontre empreinte d’échanges sur les expériences des uns et des autres. Et Bignona, qui est à l’honneur pour le choix de cette rencontre, a compris, souligne-t-il, qu’il y a beaucoup de choses qui échappent aux élus, populations, etc. dans le cadre de la gestion forestière faute d’organisation tout simplement. «Nous avons tout ce qu’il faut pour que chacun y gagne ; les populations, les exploitants forestiers et les collectivités territoriales mais également l’Etat. Nous sommes dans une clandestinité involontaire en matière d’exploitation forestière alors que nous pouvons travailler à bien exploiter et gérer la forêt», clame le président du Conseil départemental. Yan­couba Diémé, pour qui l’exploitation de la forêt n’est pas chose interdite, note par contre que cela se vit malheureusement à Bignona comme une activité interdite du fait, note-t-il, d’une certaine désorganisation. «Et nous sommes là pour travailler à exploiter de façon optimale, nos forêts dans la légalité et c’est possible. Et ce plateau de Bignona constitue une phase de prise de conscience des collectivités territoriales car axée sur le partage d’expériences entre les participants venus de la sous-région, du Came­roun et de la France», insiste Yancouba Diémé pour qui aujourd’hui tous les maires sont conscients de mettre en place un plan d’aménagement forestier, voie qui mène à l’exploitation optimale. «Et chaque commune est prête à le réaliser avec l’appui des Eaux et forêts ; et sera encadrée dans le cadre de l’intercommunalité», espère-t-il.
imane@lequotdien.sn

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