#Thiés – Non à la légalisation de l’avortement médicalisé : Les «Ibadous» «Jir» par les valeurs sénégalaises

La Jama’atou ibadou rahmane (Jir) s’est prononcée hier au cours de la cérémonie de clôture de son 12ème congrès, tenu à Thiès les 25, 26 et 27 mars 2022, sur le débat autour d’un projet de légalisation de l’avortement médicalisé, piloté par des Ong internationales et autres groupements de femmes. La Jir a demandé à la population de se mobiliser de façon permanente pour bloquer un éventuel projet de loi.

Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – Le débat autour de la légalisation de l’avortement médicalisé est loin de connaître son épilogue. Et pour cause : la Jama’atou ibadou rahmane (Jir) vient de rouvrir le dossier, en demandant à la population sénégalaise de se mobiliser «de façon permanente afin de déjouer toutes tentatives de déstabilisation au nom de réformes dites sociales, aux antipodes de nos valeurs». Devant les ministres Oumar Guèye et Yankhoba Diattara, représentants du gouvernement, Awa Mouhamed Mbengue, membre de la cellule de communication de cette organisation musulmane, qui a lu la résolution des 12ème et 7ème congrès du mouvement des femmes de la Jir, clôturé ce dimanche à Thiès, dit : «Considérant la volonté de certains lobbys qui s’activent à l’effectivité de l’agenda Lgbt et la légalisation de l’avortement médicalisé, le congrès magnifie les efforts abattus par le Peuple sénégalais pour la préservation de nos valeurs socioculturelles.» Outre son désaccord affiché par rapport à cette éventuelle loi, la Jir a regretté «la dislocation de familles sénégalaises du fait de la fragilisation des capacités de résilience de ses membres». Elle a exhorté les parents, les autorités religieuses, les associations islamiques et l’Etat à une prise en charge efficiente des intérêts de cette première cellule de la société par une éducation aux valeurs islamiques. Aussi, la Jir a dénoncé «les profondes déchirures du tissu social et leur lot de conséquences, notamment la délinquance juvénile, la débauche, l’infanticide, les homicides volontaires, les suicides, la pédophilie, l’inceste…», et appelé «le Peuple à une introspection» et lui a demandé «de retourner aux valeurs éducatives fondamentales qui ont construit la personnalité de nos valeureux prédécesseurs et ont fait la fierté de notre communauté».
Par ailleurs, le congrès a dénoncé «l’appauvrissement des ménages sénégalais accentué par les conséquences socio-économiques liées à la pandémie du Covid-19». Ainsi, la Jir encourage l’Etat du Sénégal et les associations d’intérêt général à une gestion plus rationnelle des ressources et suggère le renforcement de projets d’insertion socio-économiques au profit des populations. Il appelle ces dernières à plus de résilience et de sobriété lors des cérémonies sociales. Au-delà, la Jir s’est prononcée sur la crise qui sévit dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Elle s’est félicitée «des nouveaux engagements pris par l’Etat vis-à-vis des syndicats en vue d’aboutir à un climat social apaisé», avant d’exhorter par ailleurs «au respect strict des accords signés». La crise en Casamance, avec les opérations militaires sur les bases de Salif Sadio dans le nord Sindia, figure en bonne place dans les préoccupations de la Jir qui encourage toutefois «l’Etat du Sénégal à créer les conditions de négociations sérieuses devant aboutir à la restauration de la paix dans cette partie du territoire national». Outre les problèmes sociaux, le congrès a vivement dénoncé «la violence physique et morale notée dans le landernau politique». Il a lancé un appel aux autorités étatiques, aux acteurs politiques, à la Société civile et à tous les leaders d’opinion, à respecter et faire respecter les dispositions réglementaires en vigueur dans notre pays. Il encourage le maintien de la cohésion sociale par «des élections apaisées et transparentes, seul gage de stabilité» et invite «les différentes parties à se conformer à la morale et à l’éthique plaçant l’intérêt du Peuple avant tout autre intérêt».
Au plan international, la Jir s’est prononcé sur les conflits politiques, notamment la menace que constitue la rivalité des deux blocs d’alliance (Russie et Otan) sur la paix mondiale et la subite réapparition des coups d’Etat militaires dans la sous-région ouest-africaine. Le congrès a ainsi demandé aux autorités de contribuer au retour de la paix entre la Russie et l’Ukraine. Aussi a-t-il réaffirmé son attachement «aux valeurs de paix, de Justice» et lance un vibrant appel à la classe politique africaine, «au respect des fondamentaux institutionnels qui contribuent à une stabilité durable dans le continent».
Au terme des travaux du congrès, Dr Abdoulaye Lam a été reconduit «Amir» de la Jir pour les 5 prochaines années.
nfniang@lequotidien.sn

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