Saliou Sam Daff, directeur de Dalaal Jamm : «Il faudrait que chacun revoie son comportement»

Le décès de Mme Astou Sokhna, dans des conditions tragiques à l’Hôpital régional de Louga, est un trauma pour la société sénégalaise. Il a mis aussi le système de santé face à ses propres limites. A Dalaal Jamm, le directeur de l’hôpital a largement commenté cette affaire, à l’occasion d’une conférence religieuse organisée par l’Amicale des femmes de la structure, admettant que le secteur de la santé traverse une zone de turbulence. Mais, il rassure qu’il est bien tenu malgré tous les maux que vit le secteur. «Ici quand il y a un mouvement de grève, il y a un impact parce que naturellement le nombre de malades que nous devrions avoir va être réduit. Pour nous acteurs de la santé, une seule vie perdue, c’est une grande perte. Aujourd’hui, c’est tombé sur Astou Sokhna», explique Saliou Sam Daff.
Face à la presse, il estime qu’un drame pareil doit faire l’objet d’une analyse de situation. «Tout le processus de cette prise en charge de cette valeureuse dame a été audité et il a été constaté quelques défaillances. Comme tout œuvre humaine. Je ne justifie pas l’acte humain, mais il faut apprendre de ce qui s’est passé pour éviter que pareille situation ne se reproduise», soutient le patron de Dalaal Jamm. Que faire pour changer la donne ? «Ce que nous ne pourrons pas admettre, c’est un mauvais accueil ou un mauvais comportement. Et pour cela, nous acteurs de la santé devrons faire une introspection, chacun en ce qui le concerne, au-delà de l’autorité du ministère et du directeur. Et ailleurs ce sont les raisons qui nous ont poussés à organiser cette conférence religieuse dont le thème est la vie du Prophète (Psl) qui est notre référence et sur qui nous devrons prendre exemple», note Saliou Sam Daff.
Malgré les problèmes et le contexte de défiance envers le personnel soignant, il soutient qu’il ne faut pas jeter en pâture les travailleurs de la santé. «Il y a deux ans de cela, tout le monde félicitait le personnel médical. Aujourd’hui, il y a ce cas regrettable, mais il faudrait que chacun tire les leçons et revoie son comportement par rapport à l’exercice de son métier. Mais, il faut éviter de confronter les populations en général et le personnel soignant. Nous sommes de la population. Ce sont nos mères, nos sœurs et frères qui fréquentent nos structures sanitaires et par conséquent, il ne peut pas y avoir d’opposition. Nous sommes ensemble, nous continuerons à être ensemble», note Saliou sam Daff, qui essaie de dépassionner le débat.
En écho, Mme Dr Mariémoulyta Camara Tall, présidente de l’Amicale des travailleurs de l’hôpital Dalaal Jam, enchaîne : «Durant cette conférence, nous avons élucidé les bons comportements et avons formulé des recommandations que nous devons nous tous appliquer. Et nous avons pris bonne note.»
Par Abdou Latif MANSARAY – latifmansaray@lequotidien.sn

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