CAS-CAS – Plus de dix ans après la construction du centre de santé : Les populations ne comprennent plus sa non-ouverture
Débutée en 2005, la construction du centre de santé de Cas-Cas a été achevée depuis 2018. Quatre ans après la fin des travaux, les populations attendent toujours son ouverture officielle et le démarrage des activités. Le blocage de cette structure de santé, polarisant une trentaine de villages (l’île à Morphil en entier), a un impact réel sur la santé des populations.
Par Demba NIANG – Alors que le Sénégal est en deuil de trois jours suite à la mort de 11 bébés calcinés à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy de Tivaouane, les populations de l’île à Morphil, déshéritées en termes de structures de santé, ne décolèrent pas à cause de la situation du poste de santé de Cas-Cas. Il est construit mais non équipé et non fonctionnel. Un vrai désert médical.
Une question se pose avec acuité : à quand l’équipement et le démarrage des activités de prise en charge des patients au centre de santé de Cas-Cas ? Elle se pose chez les populations depuis quatre ans, surtout que la structure est achevée. Un centre de santé construit en 2005 grâce aux fonds du Budget consolidé (Bci), d’un montant de 523 millions, les travaux se sont terminés en 2018.
Quatre ans après l’achèvement des travaux, l’endroit est devenu l’enclos des animaux en divagation. Les populations, qui s’attendaient à une cérémonie d’ouverture express et une mise en activité immédiate, restent sur leur faim. Les populations de Cas-Cas et de l’île à Morphil ont profité du deuil national, après l’horreur survenue dans l’hôpital de Tivaouane, pour exiger la fonctionnalité du seul centre de santé de la zone. Selon Adama, un habitant de Cas-Cas, «le centre de santé de Cas-Cas n’est toujours pas fonctionnel. Pendant ce temps, des nouveau-nés et leurs mères souffrent avec des évacuations récurrentes pénibles». Les populations disent ne pas comprendre «le mépris des autorités sanitaires du Sénégal» à leur égard. Elles notent que le «rêve de soigner tout près s’est brisé» et insistent sur «le calvaire des évacuations des malades à Pété et à l’hôpital, distants de 20 km et 80 km». Adama souligne que le Sénégal est attristé après le drame de Tivaouane, mais d’autres bébés meurent tous les jours à cause des problèmes d’assistance dans cette zone.
Les investissements de la mairie
Lassées par les longues évacuations, les populations réclament sans cesse l’ouverture de leur poste de santé. Désormais, elles ne savent plus à quel saint se vouer. Heureusement qu’elles peuvent compter sur la mairie de Madina Ndiathbé. Depuis 2014, elle a fait de l’ouverture et le démarrage des activités de soins du centre de santé son cheval de bataille. Pour cela, le maire, Demba Bâ, a facilité l’acquisition et la mise en place d’un transformateur électrique de 50 caviars avec la Senelec qui n’attend que le raccordement pour évaluer les installations électriques dans le centre de santé. Pour cela, l’équipe municipale a adressé depuis très longtemps, la facture proforma, à hauteur de 4 millions, à la Direction de l’administration générale et de l’équipement du ministère de la Santé et de l’action sociale, qui n’a pas toujours réagi.
Correspondant
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