Elle ne s’appelait pas seulement Marie Joséphine Diallo ; elle était bien plus que son nom, d’aucuns parleront de «mythe», d’«âme» de notre principale institution parlementaire, alors que Joséphine, comme elle me demandait de l’appeler affectueusement, a été tout simplement cette femme dévouée et sérieuse dans l’exercice de son métier qu’elle considérait comme une façon de gérer l’Etat et ses réalités.
Si elle a été illustre au point d’être une référence, voire la référence de ce que devrait être une «Secrétaire» au plus haut sommet de l’Etat, c’est parce qu’elle croyait au mystère du pouvoir et à la rigueur dans la conduite noble des activités de l’institution parlementaire.
Ainsi, si mourir est le seul événement certain de la vie, «bien mourir» résume l’exemplarité d’une mort qui offre un parangon de la mort philosophique. C’est ainsi que j’analyse la mort de Joséphine Diallo, et qui sonne chez moi comme l’expression de l’achèvement de l’être qui ne poursuivait qu’un seul objectif : le travail, et le travail bien fait.
Le «vulgaire», qui n’y pense pas est dès lors inconséquent. Mais, que faut-il «penser», le risque de mourir ou l’idée de la mort ? Quelque chose comme ceci : le risque justifiant l’importance de chaque instant voué au travail et qui peut être le dernier. Comme le dernier jour de nos échanges, Marie Joséphine Diallo et moi dans son bureau, ces échanges qui prolongeaient encore ses heures de travail, au-delà de l’attachement qui nous liait, avant que la fatalité ne survienne par une cause si petite qu’elle frise le ridicule.
Mais il faut dire que Joséphine était «prête à partir».
Elle n’aura rien laissé derrière elle qui sente l’inachevé, le négligé, l’inconséquent ; elle a su tenir les affaires de l’institution parlementaire dans un ordre tel qu’elle devenait sûrement indifférente à l’idée de mourir à l’instant, et par conséquent loisible de «bien mourir». Ainsi aura-t-elle donné raison à Montaigne qui remarque : «Nous sommes nés pour agir […] je veux qu’on agisse, et qu’on allonge les offices de la vie tant qu’on peut, et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d’elle.»
L’Assemblée nationale, avec à sa tête le président Moustapha Niasse, peut être fière d’avoir porté cette grande âme que représentait Joséphine Diallo…, et triste tout autant de ne pouvoir assurer une parfaite relève au Secrétariat général de ladite institution.
Adieu Joséphine ! Je te confie à l’Eternel.
Repose en paix, et surtout transmets nos salutations au Poète-Président, le Président Senghor, celui à qui l’on doit cette stabilité institutionnelle dont tu as toujours été la gardienne incontestable.
Dr Sagar SECK
Conseillère spéciale du Président de l’Assemblée Nationale
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