Tout en prenant acte des différentes décisions du Conseil constitutionnel, la coalition dirigée par Thierno Alassane Sall juge qu’elles consacrent une rupture de l’égalité devant la loi électorale.
Par M. GUEYE – Dès l’annonce des différentes décisions du Conseil constitutionnel, qui permettent la réintroduction dans le jeu électoral des listes nationales et départementales des deux plus grandes coalitions politiques, Aar Senegaal, par la plume de son porte-parole, Thierno Bocoum, a fustigé la posture des «7 Sages». Elle a noté que «les décisions n°1 et n°8 du Conseil constitutionnel (curieusement datées du 21 mai mais seulement rendues publiques ce 24) balisent la voie au «Baara yëgoo» évoqué lors de notre conférence de presse du 22 mai 2022». Signalant que cette décision va dans le sens souhaité par une organisation telle Afrikajom de Alioune Tine, les membres de Aar Senegaal s’inquiètent : «Il y a aujourd’hui un malaise dans la démocratie et des signes profonds de l’effondrement de l’Etat de Droit quand des soi-disant avocats de la libre participation aux élections n’avaient pas réagi contre le rejet de beaucoup de listes par le filtre illégal du parrainage, mais évoquent la paix sociale pour justifier la réintroduction de ce que la loi électorale, en ses articles L149, L178 et L179, rejette formellement».
Alioune Tine, dont les sympathies envers le discours musclé du leader de Pastef, qui n’hésite plus à menacer l’autorité de l’Etat, deviennent de plus en plus visibles, avait jugé que «la continuité de l’Etat de Droit, la démocratie et la survie de notre système politique bâti dans la durée pour garantir la paix civile et la stabilité de la Nation», sans oublier «l’intérêt supérieur de la Nation», recommandaient au Conseil constitutionnel «d’apaiser les tensions politiques grandissantes et les risques de violences politiques» et de «contribuer à l’avènement d’une institution parlementaire plurielle et inclusive».
Comme indiqué, aucune association ne s’est levée pour dénoncer «les conséquences iniques du parrainage qui ont abouti au rejet des recours engagés par des listes candidates (Gueum sa bopp, And nawlé and liguey, Jammi gox yi, And jef/Jefal Senegaal/nasru, Defar sa gox) sans prendre en compte les dispositions de l’article 4 de la Constitution qui «consacrent la liberté de concourir à l’expression du suffrage» comme précisé par le Conseil constitutionnel dans sa décision n°8/E/2022, Affaire n°3/E/22».
Le ministre de l’Intérieur en a également pris pour son grade, par son attitude jugée partisane, en refusant de contrôler la liste nationale de Bby. Cela a eu la double conséquence relevée par le communiqué de Thierno Bocoum : «…dépasser le délai des «deux (2) premiers jours suivant le début de l’analyse pour la recevabilité juridique» devant permettre de notifier à ladite coalition l’irrecevabilité manifeste de sa liste proportionnelle en vertu des dispositions pertinentes des articles L179 et L178 al 2 du Code électoral. De même, le ministre de l’Intérieur s’est gardé de notifier à la coalition Yaw, la présence d’un doublon dans sa liste nationale. Pour mémoire, l’existence de ce doublon a été rendue publique par les responsables de cette coalition».
Dans sa dénonciation de cette rupture d’égalité devant la loi, «Aar Senegaal se réserve le droit de prendre, en temps opportun, les dispositions nécessaires pour l’application égalitaire de la loi à l’égard de tous.» Les membres de la coalition estiment que la paix civile ne peut être préservée que par le respect par tous, des lois de la République.
Toutefois, cette réaction n’entraînera pas une défiance physique ou un appel à l’insurrection, si l’on en croit la déclaration selon laquelle la coalition prend acte des décisions du Conseil.
mgueye@lequotidien.sn
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