Au Mali, des hommes politiques maliens boycottent la structure en charge des futures élections devant mettre fin à la Transition, alors que des responsables de la Société civile ne sont pas du tout convaincus de la démarche adoptée par les autorités pour le choix et la désignation des membres de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige). Ce qui met en difficulté le nouveau chef du gouvernement par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga, une semaine après sa nomination.
Par Mamadou T. DIATTA – La structure en charge de l’organisation des élections au Mali polarise actuellement l’attention. L’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) est, en effet, aujourd’hui un sujet de polémique au Mali. La création de cette structure, qui est l’élément central de la nouvelle législation sur les élections au Mali votée au mois de janvier dernier, accuse, pour le moment, un retard. Pourtant, la structure en question est censée aider à mettre fin à la période de Transition, à l’issue des prochaines élections législatives et présidentielle attendues d’ici à l’année 2024.
Le retard d’un mois constaté dans la mise en place de ce nouveau démembrement de l’Etat central malien a fait naître une polémique qui pourrait anéantir tous les nombreux efforts qui ont été déployés par les autorités de la Transition au Mali. Puisque l’Aige a été un des outils principaux qui ont largement contribué, pour les autorités de Bamako, à construire un argumentaire convaincant auprès du Sommet des chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) afin que cette instance lève les sanctions prises à l’encontre du pays. C’est ce qui a d’ailleurs permis in fine à Bamako d’obtenir des dirigeants ouest-africains, au début du mois de juillet dernier, la levée des sanctions qui frappaient le Mali depuis le mois de janvier.
L’Autorité indépendante de gestion des élections devra être composée de 15 membres au total. Ceux-ci seront issus : des pouvoirs publics (au nombre de 8 représentants), des partis politiques, qui auront quatre de leurs membres au sein de l’Autorité, et, enfin, de la Société civile, qui sera représentée par trois personnes.
En attendant l’arbitrage du Colonel Assimi Goïta, le président de la Transition, le ministère de la Décentralisation et de l’administration territoriale, que dirige le nouveau Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga, nommé par le président de Transition, il y a une semaine, après avoir sélectionné les dossiers, a procédé à un tirage au sort à propos des deux dernières catégories de membres de l’Aige. Et l’on informe qu’il y a eu deux fois plus de noms que de postes qui ont fait l’objet de tirage au sort. Il reviendra, indique-t-on, au président de la Transition de promulguer par décret, les noms des membres de l’Aige qui seront, de manière effective, retenus pour composer la structure indépendante en charge d’organiser les élections au Mali.
Déjà, cette manière de procéder de la part des autorités de l’Etat malien n’emporte pas l’adhésion des membres de la Société civile. Suffisant, donc, à leurs yeux, pour porter haut leurs contestations et poser leurs revendications. Pour eux, en effet, la méthode employée par les dirigeants de Bamako ne constitue ni plus ni moins qu’«une violation de la loi». Celle-ci dispose, en fait, que les partis et les organisations de la Société civile procèdent au choix des modalités de désignation de leurs représentants. Ce qui les amène à considérer que la démarche adoptée par les autorités de la Transition, écrit Rfi, demeure «une limite à l’indépendance du futur organe de gestion des élections, et comme une manière pour les autorités de Transition de semer la division».
Avec ces controverses, les principaux acteurs de la vie politique malienne ont opté pour le boycott de la structure en question. Puisqu’ils n’ont pas eu à présenter de candidat pour l’Aige. Cette posture des hommes politiques maliens met aussi en difficulté le nouveau Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga.
mdiatta@lequotidien.sn
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