Soro Diop est mort. Très triste, je le suis en apprenant cette terrible nouvelle. Meurtri et coupé en deux, je me suis relevé difficilement du lit samedi matin, en lisant les premières nouvelles de la journée. Qui connaît Soro Diop ne peut manquer d’essuyer quelques larmes à l’annonce de cette triste et surprenante nouvelle. C’est humain. Soro était cher pour nous qui l’avions côtoyé au Quotidien. Dire qu’il a été l’un des meilleurs journalistes du Sénégal, ce n’est pas un euphémisme. Tant sa plume était engagée, courageuse, belle et séduisante.
Au-delà de son talent dans la pratique du journalisme, de cette plume qui a fait les heures glorieuses du journal Le Quotidien, Soro Diop fut un aîné, qui avait beaucoup d’humilité et savait être à l’écoute des plus jeunes. Il m’a été d’un précieux concours dans ma carrière. En effet, sa plume, toujours stylisée, était un miroir qui m’a permis, 14 ans durant, de porter avec amour et luminosité, la page Culture du journal Le Quotidien. Cette page était fondamentalement ma passion et Soro ne manquait pas de me conseiller pour que j’en fasse un espace incontournable du milieu culturel sénégalais.
Ne soyons pas modeste pour le dire. Soro Diop a été au sein de la rédaction du journal Le Quotidien, une lumière. Tout le monde le savait et le respectait pour cela. Il disait toujours qu’en journalisme, il n’y a pas de petits sujets et invitait à l’occasion, les collègues, à plus de rigueur professionnelle. En tant que chef du desk politique, il avait toujours le bon contact pour élucider une information ambiguë, faire parler un témoin ou clarifier une situation politique. Ses analyses étaient d’une vérité approfondie. A tel point que sa rubrique Minerve était devenue essentielle. Et que dire de ses calembours ? C’était sa marque de fabrique pour relever majestueusement le contenu d’un article. Soro Diop avait surtout une admirable facilité à trouver le titre juste et accrocheur pour les Unes du journal.
En ces heures de douleur, ne soyons pas modestes. Il nous est arrivé de titrer dans ce journal : «Nous sommes tous des Madiambal.» Osons clamer avec fierté en ces jours de chagrin : «Nous sommes tous des Soro Diop.» Car en réalité, il y a forcément une part de ce qu’il a pu transmettre comme lumière en chacun de nous. Enthousiaste, généreux, drôle et d’une bienveillance taquine, Soro a été l’ami et le frère de tous.
Il n’est pas mort. Il s’est juste éloigné de nous. Oui ! La mort peut certes emporter brutalement un Homme de valeur. Mais elle ne peut jamais emporter sa grandeur. Soro reste un Grand parmi les Grands.
Au-delà de la rédaction du journal Le Quotidien, Soro Diop a été pour nous tous, le frère et l’ami fidèle. Notre ami commun, le consul du Bénin au Sénégal, M. Moussa Cassé, n’a de cesse de me le répéter à chaque occasion que nous nous retrouvons : «Soro est un grand ami, un frère.» A sa famille biologique et à tous ses proches, j’adresse mes condoléances émues. Puisse Allah, le Dieu de miséricorde, l’accueillir dans sa félicité.
Eternel est et sera «Grand Soro Diop». Amen !
Par Giles Arsène TCHEDJI
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