De l’opinion publique, Elisabeth Noëlle Neumann disait qu’elle est celle-là «qui commande une attitude et un comportement de soumission, en menaçant d’isolement l’individu récalcitrant, et le politicien d’une perte de soutien populaire».
Monsieur Ibrahima Sène, par ses sorties calculées sur le troisième mandant, par le ton et le verbe à la limite de l’insulte qui les a portées, démontre ainsi toute l’actualité et la pertinence de la spirale du silence théorisée par la sociologie allemande dans les années 70.
Monsieur Ibrahima Sène, à travers ses sorties, fustige l’attitude de ceux qui expriment leur vœu de voir le Président Macky Sall présenter sa candidature en 2024.
Monsieur Sène appuie son argumentaire autour de deux axes :
⁃ pour lui une candidature du Président Sall serait l’expression d’un recul démocratique ;
⁃ Sène pense en outre qu’une candidature du Président Macky Sall pourrait mettre en péril la concorde politique et la stabilité sociale à travers des heurts sanglants.
Ainsi, Monsieur Sène se veut porteur des habits immaculés du héros amoureux et protecteur de son Peuple. Un héros plutôt proche du héraut contraint, tant il confond aimer son Peuple et faire plaisir à une minorité du Peuple qui n’a cessé de le harceler sur les réseaux sociaux.
*Ibrahima et le syndrome de Stockholm*
Il est donc étonnant, à première vue, de voir que celui qui porte en ce moment au mieux les aspirations des «Activés-du-Net» sénégalais,soit, pa r un suspicieux hasard, celui qui a le plus subi les foudres déchaînées des militants populistes qui n’ont cessé de l’insulter, de le vilipender et de se moquer de lui à chacune de ses sorties pour défendre le Président Macky Sall et sa gouvernance.
Sans doute notre doyen, à force d’être traqué par ces «terroristes du net», a fini par succomber et subir un autre traumatisme : le Syndrome de Stockholm. Celui à travers lequel, la victime finit par s’attacher à ses bourreaux. Nous plaignions le doyen lorsque, à chacune de ses publications, la horde des populistes
s’en prenait à lui…
Nous le pensions suffisamment blindé pour ne pas craquer. Et là, il faut reconnaître que le travail de harcèlement de longue haleine a généré les résultats escomptés par nos amis de l’opposition. Le doyen lâche l’affaire. Il est par ailleurs à relever que nos plus visibles partisans sont victimes de cette traque digitale des néo-populistes, avec comme objectif de les retourner psychologiquement,à défaut de le faire politiquement.
Ils cherchent à nous culpabiliser ou à nous décourager pour mieux nous réduire au silence.
Voilà donc que, par un miracle politique, Ibrahima Sène s’attaque aux républicains en leur reprochant de vouloir forcer la main au Président.
A ce propos, il faut noter, pour s’en désoler, le manque de respect
et de considération manifesté, par le jadis doyen Ibrahima Sène, à
l’endroit du chef de l’Etat.
Le Président Macky Sall n’a pas la main faible ni chancelante pour
que quiconque songe un seul instant à la lui tenir ou -inadmissible- à
forcer sa décision. Sa nature lui interdit cette posture ; son
caractère républicain exclut cette possibilité chez un homme qui
porte la Nation en bandoulière, qui fait de l’indépendance
d’esprit un bréviaire et qui sait adopter, en tout temps et tous lieux,
le nécessaire recul et l’indispensable hauteur qui siéent à sa
charge.
Monsieur Sène, nous attendons vos excuses pour cette insulte par vous,
à notre figure balancée !
D’une nouvelle candidature et de l’éthique plurielle
Il n’est pas difficile de déconstruire le premier axe argumentaire de
monsieur Sène. Dire qu’au Sénégal une troisième candidature est un
marqueur de recul démocratique reviendrait à vouloir faussement
considérer cela sous l’angle éthique et non point juridique. Car
ceux dont les intérêts sont gérés par monsieur Sène, qui ne serait
ici qu’un lièvre lëk-Sene envoyé en éclaireur, pour semer, sinon
la zizanie, du moins le doute dans les rangs des sympathisants du
Président Macky Sall, savent désormais qu’aucune barrière juridique
ne saurait s’opposer à une nouvelle candidature du Président Macky
Sall.
Dès lors, leurs hommes-lige, à l’image de Ibrahima Sène, tentent de
déplacer le débat en plaçant le curseur sous l’angle de
l’éthique.
Or, pour ceux qui connaissent la dimension plurielle de l’éthique,
c’est chose aisée que de déconstruire les approximations sen-iques
du doyen Ibrahima-Scène.
En effet, Ibrahima-Scène sait bien que Max Weber distinguait
l’éthique de conviction de l’éthique de responsabilité. Dès
lors, lorsque des personnes convaincues du rôle essentiel que peut
jouer le président de la République, son Excellence M. Macky Sall,
dans la préservation des acquis et la gestion des menaces de toutes
sortes qui nous environnent, elles -ces personnes- font appel à
l’éthique. Mais pas à celle à laquelle s’attendait Ibrahima Scène. Il
ne s’agit pas d’une éthique de conviction, partisane et partiale.
Il s’agit d’une éthique de responsabilité. Celle-là qui demande
au président de la République de s’oublier pour penser au plus grand
nombre. Qu’il s’oublie et qu’il oublie la possibilité d’aller
profiter individuellement, et avec sa famille et ses proches, de ses
acquis étatiques et professionnels pour se consacrer à lui-même ou
pour relever de nouveaux défis à l’échelle internationale.
Nous pensons et nous soutenons que le président de la République est un atout bien trop précieux pour que
l’on observe, passif, son «utilisation» par une organisation ou
une structure autre que le Sénégal. Même un poste de Secrétaire
général des Nations unies, qui lui tend ses bras, n’a pas plus
d’utilité pour nous Sénégalais, que son maintien démocratique à
la tête de notre jeune et prometteuse Nation.
Aimer le Sénégal, c’est aussi cela ! Savoir éviter les éternels
recommencements, surtout dans un contexte périlleux et chargé, pour
préférer une gestion expérimentée, crédible, compétente et prête
à agir positivement et immédiatement sur les conditions de vie de nos
compatriotes.
*Pour une éthique de la responsabilité*
Nous refusons donc de mettre sur le banc, notre numéro 10, au nom d’un
simple fétichisme rotatoire.
Que les remplaçants restent au chaud sur le banc de touche. L’heure
est trop grave pour leur donner du temps de jeu juste pour le plaisir de
les voir jouer. Nous, nous ne voulons pas assister à un spectacle. Nous
voulons la victoire, celle du Peuple sénégalais.
*Quand Ibrahima Séne met en scène l’épouvantail du bain de sang*
Doyen Ibrahima, qui au passage, a gagné un C et est devenu scène
après avoir voulu faire siens les arguments attendus et entendus de
ses «amis» du net, nous revient donc dans ses habits faussement
patriotiques pour nous mettre en garde contre une potentielle effusion
de sang. Effusion de sang qui proviendrait d’une déclaration de
candidature que seule pourtant la loi encadre. Comment peut-on, au nom
d’une peur du sang à verser, vouloir prendre en otage tout un Peuple,
toute une Constitution et toute une génération ? Ibrahima a-t-il
oublié que si la lutte libère, c’est cette même lutte, faite de
résistance à l’intolérance et à l’inacceptable, qui nous
maintient dans notre humanité. Si la lutte pour la liberté et le
triomphe du droit peut faire couler du sang, alors nous accepterons que
le nôtre soit versé. Nous ne mourrons pas entièrement. Car le
Sénégal nous survivra. Oui, nous sommes tous Sénégalais. Il n’y a
pas de sang bleu ou de sang noir. Il n’y a pas à ce que je sache, de
sang pastefien, libéral, républicain ou communiste. Nous tous sommes
Sénégalais et chaque personne qui meurt est une partie du Sénégal
qu’on assassine ! Alors, pourquoi vouloir évoquer, pour apeurer, et
légitimer par la même occasion, le sang de tout Sénégalais qui
pourrait être versé ? Est-il normal que le jeu démocratique et
l’application juste de la loi en arrivent à être perçus comme
potentiels détonateurs de meurtre et de morts ?
Non Ibrahima. Cette scène est trop sérieuse pour qu’on cherche à
nous y jouer une tragi-comédie.
A moins que le manteau patriotique ne soit que leurre. Comme dans toute
chasse à courre.
Mais de quoi donc Ibrahima Sène est le nom ?*
-Scène-obscène ou tragi-comédie ?
Sans doute votre nouveau nom en politique n’est-il pas loin de celle
de l’autruche qui en arrive à confondre la longueur de son cou
qu’il
assimile à une grandeur de sa tête. Or, le cou de l’autruche est si
long ; c’est sa tête qui est petite, très petite par rapport à son
grand corps. C’est pourquoi il court et se courbe croyant se cacher du
vent.
-Cheval de Troie ?
Qu’est-ce qui fait courir-danser Ibrahima, qui se veut soudain lanceur
d’alerte ? N’est-il pas en fait qu’un lampiste qui éclairerait le
sentier pour d’autres et pour d’autres desseins inavouables ? La
temporalité de certains faits et réactions démontre qu’il y a
quelque part une linéarité intelligente d’évènements disparates et
distants. Les contenus de plusieurs déclarations sont complémentaires
et leurs apparentes différences ne doivent pas divertir de l’effet
mosaïque attendu de la démarche séquencée et cohérente si
curieusement adoptée par plusieurs intervenants à la fois. Il y a
entente sur la finalité. Ibrahima Sène est mandaté à installer le
débat entre nous avant que d’autres se chargent de l’externaliser,
en relais fantoches.
Ainsi, le vrai message qu’il semble lancer est celui d’une
candidature autre que celle du Président Macky Sall. Cruel paradoxe !
S’offusquer que l’on proposât une candidature pour, à son tour
plaider pour une autre candidature ! Chiche !
-Chasse à courre et roulette russe ?
Ibrahima Scène nous inviterait donc à une roulette russe que nous
devons refuser. Car il s’agit d’un dangereux traquenard dont le seul
objet est d’installer durablement les partisans d’une candidature du
Président Macky Sall dans une spirale du silence. Une spirale qui nous
pousserait soit à nous taire, soit à embrasser l’option d’une
candidature autre et qui aurait l’onction de M. Scène.
C’est le principe même de la chasse à courre : des rabatteurs avec
grand bruit font lever le gibier qui se livre de lui-même à force de
mouvements qui le découvrent et l’affaiblissent.
Voilà ce qui nous est appliqué. Heureusement, ça n’est pas passé
cette fois-ci.
Ibrahima Sène n’aura pas l’effet escompté de nous voir nous crêper
les chignons. Non plus n’aura-t-il l’étalage de l’exposé des
motifs différents et d’approches et de justifications diverses voire
contradictoires pour tirer avantage de ce qui serait autant de failles
potentielles que de contre-arguments à nous opposer. Le ballon de sonde
a de multiples adaptations.
Il faut que cela cesse
Nous devons prendre conscience du stratagème subversif ainsi utilisé
et éviter à l’avenir de débattre de toute proposition ou de tout
énoncé qui n’entre pas dans les lignes directrices définies par le
Président Macky Sall.
C’est d’ailleurs l’occasion de saluer la pertinence de son refus
de se prononcer sur la question de sa candidature avant l’heure. Car
lui savait avant l’heure que les rabatteurs, les adeptes de roulette
russe et les flibustiers seraient à l’affût.
Ils ont été perdus, ces parieurs politiques du dimanche, par l’appel
au silence lancé par le Président. Un silence sur le mandat
destabilisateur de leur agenda en les forçant à demeurer dans une
sorte d’indécidabilité difficilement tenable dans le temps.
Convaincus par Neumann que le «le rôle actif d’initiateur d’un
processus de formation de l’opinion est réservé à quiconque peut
résister à la menace d’isolement», nous refusons. Et demandons à
tous les républicains de refuser ensemble. Pour dire :
Oui Macky, présentez-vous à nouveau ; le Peuple le vaut bien !
Nous invitons donc le Président Macky Sall à intégrer cette dimension
éthique de responsabilité dans le processus menant à sa prise de
décision, le moment venu et suivant sa convenance et son bon vouloir.
Refusons d’être cette majorité silencieuse qui se sentirait vaincue
en dépit de sa situation majoritaire ; refusons ce «fatalisme de la
multitude» qui est, pour reprendre Bryce, «perte du pouvoir de
résister, d’un sens affaibli de la responsabilité personnelle et du
devoir de se battre pour ses propres opinions».
A Ibrahima et à tous les metteurs en scène à venir, la fin de
non-recevoir suffit.
Nos convictions sont fortes, notre détermination aussi. Nous saurons
tenir debout devant la ruse et l’aventure,
même organisée et orchestrée.
Le Sénégal le vaut bien !
*Plumes debout pour la République
Mamadou THIAM & Amadou Thierno DIOP
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