Les taxis jaunes de Barcelone

Bienvenue à l’Aéroport international Josep Tarradellas, Barcelone-El Prat, c’est ce qu’on entendait dans les haut-parleurs à l’accueil dans la capitale catalane. J’ai eu à tourner beaucoup dans cette ville, bien qu’avec la pandémie du Covid-19 ayant frappé le monde entier depuis 2019, je n’étais plus assez régulière dans cette ville-monde. Il est 12 heures passées de dix minutes dans l’après-midi et la température oscille entre 13 et 15 degrés Celsius. Comme d’habitude, l’approche vers Barcelone et la descente sur cette ville sont un spectacle merveilleux. On a la chance d’avoir une magnifique vue de la Mer Méditerranée et quelques superbes montagnes rappellent fièrement que la nature est au rendez-vous ! Le débarquement fut rapide et pour dire vrai, j’étais pressée de me diriger vers le service d’immigration, avec mon courage en bandoulière, pour pratiquer un peu d’espagnol. Mes répliques sagement préparées ont eu de quoi faire rire les officiers et personnels au sol que je rencontre, mais ils m’invitent tous à persévérer dans mon apprentissage de l’espagnol tout en me suggérant de mordre quelques mots en catalan. Ça aidera dans cette ville, me conseille-t-on.

Je prends mes quartiers dans un hôtel de la ville regroupant un public d’affaires et les «gens du voyage», comme j’aime appeler tous ces oiseaux migrateurs des temps modernes. Par vocation et obligation professionnelle, ces oiseaux ont les roues d’un trolley à la place des pieds. Je me mets à l’assaut d’une ville qui m’a manqué et je me souviens de ses taxis «jaune-noir» tout comme au Sénégal, qu’on voit à tous les bouts de rue. La copie avec le jeu de couleurs des taxis dakarois est assez similaire. Je me demande toujours si les Barcelonais nous ont copiés ou est-ce le contraire. La courtoisie dans la conduite et la façon de se tenir des taximen catalans au volant me marquent. Ils vont trouver un moyen par une écharpe, un sticker ou un porte-clé de signifier leur affiliation au Fc Barcelone. Ils seront davantage plus catégoriques s’ils sont fans de l’Espanyol de Barcelone, l’autre club de la ville, éclipsé par le rayonnement du frère aîné blaugrana. J’omets de souligner dans certaines discussions lors de trajets, que je suis une grande fan du Real de Madrid. Je tire parfois ma casquette de Madridista pour titiller certains interlocuteurs, mais sans plus. Je suis en territoire ennemi, je retrouverai mes aises en débarquant de nouveau à Madrid. Ici, c’est le foot qui parle, à Dakar, ce sera le nom d’un marabout, d’un village ou d’un artiste qui fait office de cachet d’appartenance dans les taxis. Les peuples du monde ne sont pas si différents quand on s’intéresse au geste qui anime le vécu quotidien des petites gens.

Une pause repas est mon premier ordre du jour dans le volcan culturel qu’est Barcelone. Un fameux restaurant dénommé «La Vela», qu’on m’a recommandé pour sa spécialité dans le poisson et les fruits de mer, m’attire. Appeler une fille d’un peuple de l’eau à un banquet de la mer, c’est évidemment prendre le poisson dans les filets. La vue d’un restaurant thématique et de toute la discipline mise pour mettre en valeur de la meilleure façon tous les produits me laisse un goût aigre-doux quant à la façon dont le poisson est offert pour la consommation sur les quais de pêche sénégalais. La grande visite de mon séjour est celle de la Sagrada Familia, une basilique pas comme les autres de par son histoire, mais aussi une construction qui n’en finit toujours pas. La construction de la Sagrada Familia débuta vers 1882 avec l’architecte Antoni Gaudi, qui vit à travers cet ouvrage l’expression d’un poème mystique. De son vécu, Gaudi n’assistera qu’au tiers de la réalisation de cette basilique dont la mairie de Barcelone et le groupement de la Sagrada Familia sont tombés d’accord pour une clôture des travaux en 2026.

Ce monument est le plus visité de tous les sites touristiques en Espagne. Il donne une idée de l’impact que peut avoir le tourisme religieux, s’il est bien structuré et que les «officiers» du culte y souscrivent. Pour nous faciliter la visite, nos tickets ont été achetés bien avant. Le téléchargement de l’application de la basilique était l’étape suivante pour profiter de la visite guidée à travers une interface audiovisuelle, tout en étant sur le site de l’édifice. Cette basilique, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, célèbre pour sa façade emblématique, m’a laissée bouche bée. C’est sans doute l’une des plus belles réalisations humaines qu’il m’est arrivé de voir, après la Grande Muraille de Chine. Un trésor à visiter en passant à Barcelone !

Je n’ai pu m’empêcher, tout le reste de mon séjour, de faire un parallèle entre tous les sites religieux et des édifices de culte d’une beauté remarquable au Sénégal et de la sous-exploitation du potentiel touristique. Je laisserai les acteurs du tourisme apporter des réponses sur la léthargie dans la promotion du tourisme religieux sénégalais. Le lecteur aura sans doute remarqué que je n’ai fait aucune mention du Camp Nou, enceinte du Fc Barcelone, pendant tout mon séjour. Beaucoup me reprocheront d’avoir péché en ne faisant pas ce pèlerinage pour tout amateur de football, je dirais que ma loyauté envers le Real Madrid m’empêche de visiter l’antre de l’ennemi.

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