Changer de comportement ou perdre l’Afrique ! C’est le message qu’a voulu transmettre Emmanuel Macron à ses compatriotes. Et «son» nouveau partenariat devra se baser sur une relation «équilibrée, réciproque et responsable». A ce titre, le Président français a annoncé que les bases militaires françaises vont entrer dans une logique de cogestion, avec une diminution d’effectifs.
Par Malick GAYE – Une relation «équilibrée, réciproque et responsable» ! Ce sont les 3 axes qui devraient fonder la nouvelle politique française en l’Afrique. Du moins, c’est ce que le Président Macron a voulu dire à ses «partenaires Africains». S’agissant de la menace russe, le Président français ne souhaite pas «entrer dans une compétition stratégique» imposée, selon lui, par «ceux qui s’y s’installent avec leurs armées, leurs mercenaires. Beaucoup voudraient nous inciter à entrer dans une compétition, que je considère pour ma part comme anachronique (…). Certains arrivent avec leurs armées et leurs mercenaires ici et là. C’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant. Ce temps-là a vécu», a affirmé Macron, sans pour autant nommément faire mention de la présence russe sur le continent dont l’influence ne cesse de croître. Le Président Français a aussi assumé le fait de «s’ouvrir à la Société civile, aux opposants politiques et la jeunesse». Comme il l’avait notamment fait lors de son Sommet de Montpellier, en 2021, lorsqu’il avait snobé les dirigeants officiels pour les membres de la Société civile africaine.
Bien que ce discours ait été diffusé en intégralité dans le réseau de France télévision, notamment en Afrique, il s’adressait pourtant plus aux Français. En effet, derrière les paroles de Macron se dessine la volonté de ne point perdre cette relation privilégiée avec le continent africain, menacée par principalement la Russie et la Chine, et accessoirement par la Turquie. Des partenaires qui, pour certains, présentent davantage d’intérêt que l’ancien colon, aussi bien sur le plan sécuritaire que commercial. Ce qui est une menace directe aux intérêts des Français.
Et Emmanuel Macron estime que cette situation doit beaucoup à l’attitude, en partie, de certains investisseurs français. Il a ainsi appelé au respect des Africains. «L’Afrique n’est pas un pré carré, il faut passer d’une logique d’aide à celle d’investissement. La France a une amitié qu’il faut assumer, des intérêts et des devoirs. Il faut le dire clairement. Nous n’imposerons pas nos valeurs, mais nous allons collaborer avec ceux qui s’y retrouvent», a-t-il affirmé en rappelant les efforts déployés par son pays pour la restitution des objets d’art africains. Emmanuel Macron ne s’est pas arrêté là. Il a annoncé la création d’un fonds franco-allemand pour la recherche des objets culturels africains et leur restitution.
Dans la logique de parfaire l’image de son pays, Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle coopération militaire avec «les pays qui en exprimeront le besoin. A l’avenir la France aura des bases militaires cogérées, avec une diminution visible des effectifs français. Ce nouveau modèle de partenariat impliquant les armées africaines va consacrer leur montée en puissance. La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans les bases militaires françaises de nos partenaires africains».
mgaye@lequotidien.sn
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