Il y a quelques semaines, des élèves ont fait des sorties pour demander une révision des programmes scolaires, poussant même le ministre de l’Education nationale à admettre qu’une réflexion est en cours. Des écrivains comme Sokhna Benga et Mamadou Samb ont insisté sur l’importance de tropicaliser nos enseignements en inscrivant au programme des livres sénégalais.
Par Alioune Badara NDIAYE – La révision du programme dans nos écoles s’est invitée aux échanges littéraires organisés le week-end par la Fondation Sococim dans le cadre de la Quinzaine de la francophonie. Et c’est Sokhna Benga, une des auteurs dont les livres (L’or de Ninkinanka, pour elle) ont fait l’objet d’échanges avec les élèves, qui a posé le débat. «Je pense qu’on a eu à soulever cette question dans le débat : nos livres dans les programmes», a-t-elle indiqué. «Beaucoup de nos livres sont au programme dans des pays étrangers. Moi j’ai la Balade du Sabador, Baayo qui sont au programme aux Usa, en Ecosse ou dans d’autres pays. La question, c’est de dire comment actualiser le programme scolaire parce que nous sommes dans des histoires anciennes qui ne correspondent pas à nos réalités», a poursuivi Mme Benga. «Dans une société où beaucoup ne sont pas formés et font face à des difficultés quotidiennes, nous auteurs, nous ne pouvons pas être insensibles à ça. Nous avons une manière d’appréhender : c’est le livre, et nous essayons de proposer des solutions par le livre», a-t-elle posé. «Les gens se retrouvent dans ces ouvrages qui ne nous racontent pas la France ou la Belgique, ils nous racontent ce que nous vivons dans notre pays. Je crois que c’est ce qui est important. L’autre aspect, c’est de rencontrer les auteurs et d’échanger avec eux, c’est important pour les élèves, et c’est ça la pertinence de cette rencontre», a insisté le poète Mamadou Mbaye, modérateur de la rencontre, voyant d’un bon œil le souhait de l’auteure de L’or de Ninkinanka sur l’insertion d’œuvres locales dans le programme scolaire. Mamadou Samb, qui a répondu aux questions des élèves sur son livre Les larmes de la reine, s’est félicité de la rencontre qui a permis aux apprenants de lever plusieurs équivoques sur l’ouvrage. «Le livre qui a été à l’ordre du jour parle de la condition humaine, mais surtout des préjugés qu’on a par rapport à la vie, sans avoir les raisons. C’était surtout ça l’objet de ce roman qui est à la fois actuel et historique. J’ai compris que les élèves qui l’ont lu l’ont mieux compris, les étudiants également, et cela nous donne une grande satisfaction», s’est-il réjoui au terme de la rencontre. «On a eu des échanges extraordinaires autour de la littérature et du livre. Mais au-delà, on a eu des échanges sur la condition humaine en général et sur comment faire pour que les élèves lisent», a-t-il estimé revenant sur l’objet de la rencontre.
«La littérature est essentielle dans le monde parce qu’elle agit en tant que miroir pour se comprendre soi-même», a fait comprendre Patricia Diagne, administratrice de la fondation, saluant la collaboration de la francophonie ayant permis l’organisation de la rencontre au Centre culturel Maurice Guèye.
abndiaye@lequotidien.sn
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