Il a fallu deux sorties bien calibrées du maire de la Ville de Dakar, Barthélemy Dias, pour retirer ce qui restait de voile pudique pour couvrir les manipulations, errements et mensonges du maire de la Ville de Ziguinchor et chef du parti Pastef, Ousmane Sonko. En confrontant son «ami» et «frère» sur la question du dialogue politique, Barthélemy Dias a dévoilé les travers fourbes d’un politicien qui n’en a toujours eu que pour sa poire. D’aucuns pourraient se demander ce qui a pu se passer entre des «frères» qui prenaient fièrement le selfie dans un panier à salade, en voulant ameuter du monde pour se rendre à une audience de la Cour d’appel concernant le meurtre de Ndiaga Diouf, faisant leur cortège de dégâts et leur lot d’outrages. On pourrait dire que la réalité des intérêts politiques aura séparé deux hommes dont la fougue et la témérité sont d’égale mesure, avec l’exception que Barthélemy Dias reste réfléchi et lucide. Il n’aura pas bâti sa carrière politique sur de la duperie et surtout, il ne s’enivre pas de mensonges, contrairement à son vis-à-vis.
Les interpellations sont bien précises, le langage bien offensif, les points soulignés ne souffrant d’aucun doute pour tout être doté d’un peu de jugeote. Le goût du sang laissé à la bouche de Sonko par les coups de Barth’ a occasionné comme réaction épidermique la sanction du désabonnement massif sur les comptes des réseaux sociaux du premier magistrat de la Ville de Dakar par les sympathisants et partisans du maire de Ziguinchor. Des aînés riraient bien de cette classe politique de l’ère connectée !
Ousmane Sonko n’a cessé de vouloir dialoguer en envoyant tous types d’émissaires à toute porte qu’il pensait pénétrable afin d’éviter l’affront que serait un procès contre la dame Adji Sarr. Des membres de sa suite, des hommes d’affaires, des acteurs de la «société civile», toutes les cartes ont pu être grillées pour un homme qui crie le courage du lion tout haut pour jouer la carte du chiot docile tout bas. Elles peuvent être nombreuses, les personnalités qui pourraient sortir et révéler tout du stratagème d’un Sonko dos au mur qui cherche à s’absoudre de ses péchés par tous les moyens. Mais, c’est d’autant mieux qu’il soit confronté sur cette question par un Barthélemy Dias, excédé par le cirque et la pièce de théâtre que ne cesse de jouer Ousmane Sonko.
Le maire de Dakar criera tout haut que tous les pas qu’il a posés avec le Président Macky Sall sur la question d’un dialogue politique ont été bénis par son leader dans Taxawu Senegaal, Khalifa Sall et son allié Ousmane Sonko. Rien de tout ce qu’il engagea depuis janvier dernier n’a été fait sans que ces deux intéressés ne soient consultés et notifiés à chaque étape. Pourquoi le «Patriote en chef» cherche-t-il à vouloir discréditer Barthélemy Dias qui a toujours été loyal et engagé dans leur compagnonnage ? Une personne qui ose avouer, devant une caméra, qu’elle aurait commis lors de certains événements, des actes qui pourraient lui valoir un passage en Cour d’assises pour protéger un allié, serait la dernière à mentir pour nuire à la réputation de celui-ci. Sur cette question, la fougue du maire de Dakar aura été à l’origine d’une grave déclaration dont un Etat conséquent chercherait à mettre la lumière sur le forfait commis !
En Barthélemy Dias, Ousmane Sonko trouve une personne à qui parler, mais il préférera battre en retraite comme l’ont été toutes les interpellations directes et les confrontations qu’il aura essuyées. La sale besogne sera laissée à sa meute d’insulteurs pour tenter de sauver le peu qu’il reste d’honneur à ce roi à poil. Il fera aussi bien de souligner que la mairie de Dakar qu’il dirige n’est pas un gâteau que lui a offert son compagnonnage politique avec Ousmane Sonko. Un jeune loup ayant aussi faim que lui le met en face de ses contradictions, ne se gêne pas pour œuvrer aux intérêts de son chef politique et a le courage de dire que la Coalition Yewwi askan wi qu’ils ont en commun n’est pas un mouvement de soutien pour un quelconque homme.
Quand on se pense venu de la cuisse de Jupiter, les vérités musclées ont l’effet de bien sonner. Au zèle qui l’a propulsé, le procès face à Mame Mbaye Niang et la confrontation par sorties interposées avec Barthélemy Dias ont montré qu’il a fallu des gens de la même génération avec la même énergie pour mettre à carreau un politique qui a voulu mettre nu tout le monde. Le choc des ambitions entre têtes de la nouvelle garde politique aura fait ses premières effusions de sang. Les duels ne sont plus d’époque, mais il aurait été intéressant que nos jeunes politiques s’affrontent à poings serrés pour régler certains contentieux, vu que les idées ont laissé place aux insultes. Des hommes qui sont loups pour leurs semblables colleraient bien à nos politiques, en laissant les citoyens loin du carnage.
Les prochains jours seront très édifiants sur la logique qu’adoptera une bête acculée de toutes parts, qui ne pourra que reprocher à elle-même ses propres turpitudes. Tout se dessine pour se lancer dans une fuite en avant source de chaos, en tentant de braver tout ce qu’il peut y avoir d’ordre. Aux pouvoirs publics et autorités régaliennes d’être à la hauteur de ce qui vient, le Sénégal ne peut se faire harakiri dans la chute d’un homme qui aurait créé toutes les conditions de son saut vers les abîmes.
PS : La maison du journaliste Cheikh Yérim Seck a été lâchement brûlée, avec une réaction timide de la presse et une Société civile aphone. Beaucoup de composantes de ce pays ont fini par baisser les bras face à une terreur que rien ne justifie, orchestrée par des civils. Serions-nous tous devenus lâches ?
Par Serigne Saliou DIAGNE / saliou.diagne@lequotidien.sn
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