Assises – Ahmadou Aly Mbaye, Recteur de l’Ucad : «L’université n’a jamais été fermée»

L’université n’a jamais été fermée ! L’université, pourtant jamais fermée, rouvrira, mais à des conditions. L’université qui n’a jamais été fermée, mais dont on souhaite la réouverture, pourrait rouvrir d’ici (plus de) deux mois. L’université fait ses Assises. L’université qui n’a jamais été fermée, qui souhaite rouvrir cependant, a aussi blacklisté la question de la réouverture.

Par Moussa SECK – Les principaux portails et entrées secondaires sont fermés. Ainsi en est-il des amphithéâtres et pavillons. L’université a été vidée des étudiants et les facultés n’abritent plus de cours. Ainsi en est-il d’écoles et instituts, et des restaurants. Tout semble vide, vidé, fermé et, pourtant, «l’université n’a jamais été fermée» ! Ça n’est pas vrai de considérer qu’elle l’a été, puisqu’après juin et la fermeture qui n’en est pas une, selon le professeur Ahmadou Aly Mbaye, l’université a continué de fonctionner. Car, soutient le Recteur, «nous sommes passés d’un dispositif d’enseignement en présentiel à un dispositif d’enseignement en distanciel». Et même si «distanciel» et «présentiel» ne sont pas synonymes, M. Mbaye a tenu à «dire que ces deux dispositifs sont d’égale dignité dans toutes les universités du monde». Le professeur a émis ces propos hier 26 octobre, jour de lancement des Assises de l’université Cheikh Anta Diop. Des Assises qui n’ont aucunement pour objectif de traiter de la réouverture ou non de la petite ville sur l’avenue du même nom. Il apporte alors sa précision pour vider ce qu’il considère comme une confusion, en disant : «Con­trairement à ce qui a été annoncé, il ne sera pas question de réouverture de l’université pour la bonne et simple raison que la réouverture ou non de l’université est un sujet qui ressortit du Conseil académique de l’université. Même si tous les membres du Conseil académique sont présents, ce n’est pas un conseil statutaire qui est de nature à prendre des décisions sur des sujets aussi importants que la réouverture de l’université.» Les sujets de la rencontre sont alors autres. Ils vont de l’hybridation aux conditions de sécurité et d’hébergement au niveau des campus sociaux, en passant par l’introduction de modules transversaux.

Assainir avant de rouvrir
Blacklisté, le sujet de la réouverture ! Il est cependant question de la «mise en œuvre d’un ensemble de mesures qui ont été arrêtées soit par le Conseil académique de l’université, soit par le Conseil d’administration du Coud». Parole du Dg du Coud. Maguette Sène considère aussi «qu’il ne s’agit pas d’ouvrir pour ouvrir». Pour lui, autant ne pas ouvrir si ça doit se faire dans les mêmes conditions de juin. Ouvrir, à l’en croire, suppose «prendre la responsabilité de prendre les mesures de sécurité qui s’imposent» et «faire de sorte que lorsqu’on va rouvrir, qu’il y ait le climat social qu’il faut pour les études».

L’université, «atteinte», «sac­cagée», «incendiée», n’a pas besoin de «cosmétique», mais de «choses dura­bles». «La sécurité doit être renforcée, le contrôle aux accès doit être réglementé, les questions d’hébergement doivent être assainies, l’environnement social, l’environnement pédagogique doivent être améliorés de sorte que lorsque les cours reprendront, on soit sûr que l’espace sera apaisé…» M. Sène cite ainsi ses priorités.

La balle, dans le camp de qui veut jouer
Et qu’en est-il des mois supplémentaires de fermeture ? Maguette Sène, ce concernant, dira que ses propos ont été mal interprétés. C’est alors le moment de préciser et là, défriche-t-il d’emblée, c’est l’expert d’un domaine autre qui parle. A l’occasion du Conseil d’administration, il lui a été demandé le temps qu’il faut, pour l’application des mesures ci-dessus énumérées. «Moi qui suis spécialiste en passation des marchés, je leur ai dit que dans une procédure normale de passation de marché, ces travaux et toutes ces mesures pourraient (…) nous prendre six mois de procédure», a expliqué le technicien. Mais, «avec la sensibilité de la question et l’urgence de la réouverture, si on sollicite des services compétents du ministère des Finances, no­tamment la Dcmp (Direc­tion centrale des marchés publics), on pourrait avoir des procédures d’urgence, raccourcies, qui devraient nous permettre, dans un délai de deux mois maximum, de pouvoir tout boucler». Parole de l’expert. Le Dg s’exprimera aussitôt après. Lui soutiendra que «le plus important est d’arrêter des mesures et de se concentrer, de faire la synergie de toutes les forces pour l’université». Soixante jours ont donc interprété les gens, lorsque le technicien s’exprimait… juste en technicien. Le Dg du Coud a toutefois averti sur la possibilité d’aller au-delà. Au cas où les choses ne s’arrangeraient pas parce que les forces autour de l’Ucad auront été plus préoccupées à s’opposer qu’à s’entraider pour l’intérêt de l’université. Il ne manquera pas en outre de signaler que l’université n’a pas pour vocation d’être fermée…

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