Inondations et érosion marine : Saint-Louis, ville en sursis

Il était venu pour voir, comme il l’a dit au terme de sa visite. Mansour Faye a vu et promis d’interpeller le chef de l’Etat pour aider la commune de Saint-Louis à restructurer certains quartiers pour lutter contre les inondations dans la vieille ville. Il sollicite l’aide du Président Macky Sall pour mettre fin à ce phénomène qui ne cesse de s’aggraver et d’exacerber les menaces qui pèsent sur la ville de Saint-Louis déjà secouée par l’avancée de la mer.

Ville tricentenaire, Saint-Louis est aussi figée dans le passé avec un cadre de vie qui ne s’est pas amélioré. En plus de l’avancée de la mer qui menace son existence, la vieille ville fait face à une récurrence des inondations. Les pluies enregistrées ces dernières heures l’ont plongée dans le chaos. Et le maire ne cache plus son impuissance devant cette situation qui est aussi antérieure à son mandat : il a lancé un appel au Président Macky Sall pour aider la commune dans la restructuration de certains quartiers. Sur le terrain, Mansour Faye a avoué que le pompage des eaux ne saurait être une solution efficace et pérenne pour soulager la souffrance des populations.
Partout, le constat est accablant : A Guanaw-Rails, les rues sont complètement inondées, des maisons entièrement prises d’assaut par les eaux, des meubles qui flottent dans les eaux, entres autres dégâts. En parcourant les coins les plus reculés de la ville en compagnie des résidents complètement désemparés, Mansour Faye dresse un bilan : «Ces populations qui se sont installées dans des zones inondées vivent des situations très difficiles à chaque fois qu’il y a des pluies. Même si cette situation n’est pas nouvelle et que les riverains tentent chacun à sa manière de sortir de cette situation, la seule solution qui pourrait mettre un terme à ces inondations récurrentes demeure la restructuration des quartiers inondés.» Impuissant devant cette situation structurelle, il dit : «Je lance un appel, un cri du cœur à M. le président de la République pour nous accompagner à restructurer certains quartiers de Saint-Louis. C’est la seule solution pour apporter des réponses structurelles au problème des inondations. Il n’y a pas d’autres solutions. Il faut nécessairement et impérativement restructurer certains quartiers, surtout celui de Guanaw-Raïls et celui de Diaminar, c’est indispensable.»
Ce n’est pas un projet nouveau. Il était inscrit dans les programmes du ministère de l’Urba­nisme. «Il faut nécessairement que ce projet soit remis à jour», insiste le maire de Saint-Louis. Face à un tel défi qui rappelle celui de l’avancée de la mer, Mansour Faye espère un appui pour conjuguer au passé cette situation : «Aujourd’hui, la commune ne peut intervenir que par rapport à des solutions provisoires en mettant en place des dispositifs de pompage des eaux. Et la trentaine de motopompes déjà acquises, associées au dispositif mis en place par les sapeurs-pompiers, ne suffit pas à régler le problème dans la mesure où à chaque fois qu’il pleut c’est un travail qui va recommencer. Cette situation ne peut plus continuer et qu’il va falloir trouver une solution définitive. De son avis, cette solution est structurelle et consistera seulement à restructurer les quartiers concernés et ensuite réaliser l’assainissement.»
La gestion des inondations est un problème qui a toujours existé à Saint-Louis. Jusque-là, les maires qui se sont succédé à la tête de la commune n’ont jamais réussi à trouver des solutions durables pour soulager les populations. Il y a quelques années, des stations de pompage ont été installées dans la commune afin de leur permettre de fonctionner continuellement pour atténuer les problèmes de stagnation des eaux. La commune avait aussi bénéficié d’une bonne partie des fonds alloués au secteur de l’assainissement par le programme des 10 villes, porté par le ministère de l’Assainis­sement, mais le problème reste entier dans certains quartiers implantés dans des zones non aedificandi malgré les multiples promesses de restructuration qui remontent d’il y a plus de deux décennies.



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