Gouverner c’est faire sienne l’assertion de Edouard Glissant : «Agis dans ton lieu, pense avec le monde.» C’est ainsi avoir la finesse et la présence d’esprit de ne pas soliloquer et assumer la responsabilité de l’action transformatrice de son pays tout en logeant sa trajectoire dans le temps du monde. Mieux que les discours creux, l’agir est fécond et permet de bâtir une œuvre censée nous survivre en tant qu’homme. Après le silence qu’impose l’action créatrice, les résultats surgissent et disent tout du temps passé au labeur. Le temps de l’action est suivi de celui de la reddition des comptes aux mandants qui, en démocratie, restent, en dernier lieu, les souverains.
La semaine dernière, les anciens collaborateurs du Président Macky Sall ont présenté son ouvrage-bilan, qui retrace une action durant plus d’une décennie. Toute œuvre humaine est perfectible, mais incontestablement le Sénégal de 2024 est largement meilleur que celui légué en 2012. L’ouvrage présenté rend compte aux citoyens de la gestion publique, en vue de mettre à leur disposition une information juste, loin de la confusion, de la manipulation et des anathèmes. Il est possible d’apprécier positivement ou négativement l’action publique sous la houlette du Plan Sénégal émergent, mais il n’est guère aisé de contester ce que tous les chiffres des agences nationales et des organismes internationaux démontrent. Le Sénégal, sous le magistère du Président Sall, a effectué un grand bond en avant sur le plan économique. Les piliers sont solides, les infrastructures transforment le visage du pays, des villes aux campagnes, et la politique sociale touche directement les ménages. La politique de la Nation définie par le Président Sall et rappelée à chaque Déclaration de politique générale par ses Premiers ministres qui se sont succédé devant la Représentation nationale a porté ses fruits.
Après avoir parcouru «Macky Sall : 12 ans à la tête du Sénégal», je confirme ce que j’ai souvent rappelé, relativement aux succès diplomatiques accumulés durant ces douze dernières années. Le Président Sall s’est inscrit dans la continuation de notre trajectoire diplomatique inaugurée par le Président Senghor et entretenue depuis, en dépit des changements de majorité. Nous sommes une voix respectée et estimée sur la scène internationale malgré la modestie de notre poids économique.
La politique étrangère du Président Macky Sall s’est incarnée dans la conservation des acquis de ses prédécesseurs tout en labourant de nouveaux territoires d’opportunités. Ainsi, nous avons réitéré le vieux principe d’une diplomatie de la souveraineté «sans exclusivité ni exclusion» tout en nouant de nouveaux partenariats stratégiques, conformément à notre agenda pour l’émergence économique.
Dakar est restée une place forte de la diplomatie internationale ; et malgré la rationalisation de notre carte diplomatique et le redéploiement de nos ressources humaines et financières en 2012, notre capacité de projection à l’international s’est accrue.
Sous le Président Sall, la diplomatie sénégalaise a obtenu des résultats majeurs ayant trait notamment à la poursuite des objectifs stratégiques liés à la paix et la sécurité internationales, à la promotion de la démocratie, à l’intégration africaine et à la traduction concrète des Objectifs des Nations unies pour le développement durable.
Au plan régional, c’est le Président Macky Sall en personne qui a pesé de tout son poids pour le respect du verdict des urnes en Gambie, avant d’être suivi par la Cedeao. Les efforts régionaux coordonnés ont ramené la démocratie dans ce pays plus que voisin mais frère siamois. L’érection du pont sur le fleuve Gambie, après des décennies de danse du tango, a rapproché les deux capitales et les deux versants d’un même peuple.
S’agissant de nos relations avec la Mauritanie, le pont de Rosso et l’exploitation conjointe du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim constituent la preuve matérielle que l’ère des conflits de voisinage est révolue au profit d’un partenariat gagnant-gagnant.
Loin des saillies panafricanistes sans acte concret, durant la pandémie du Covid-19, le Sénégal a acquis 200 000 doses de vaccin, et a choisi de mettre 10% du stock à la disposition de la Guinée-Bissau et de la Gambie.
Pour la préservation de la paix et la promotion de la démocratie, la diplomatie sénégalaise a envoyé des troupes au Mali dans le cadre de la Minusma. Nos soldats sont morts pour la souveraineté et l’intégrité du territoire du Mali.
Après le putsch du chef du Rsp au Burkina, la médiation du Président Sall a permis le retour à une transition, qui a conduit le pays à une élection libre et transparente.
En sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, le Président Macky Sall a facilité le choix de l’Afrique d’adopter une position de neutralité après l’éclatement du conflit russo-ukrainien. Aussi, ses appels à un cessez-le-feu et au retour de la paix définitive ainsi que ses déplacements à Sotchi et à Kiev ont placé le Sénégal au centre de l’agenda géopolitique mondial.
Sous le Président Sall, nous avons toujours condamné les coups d’Etat dans la sous-région et avons montré notre disponibilité à accompagner les transitions en vue d’un retour à un ordre constitutionnel. Conformément à notre tradition républicaine, et en cohérence avec les choix de nos Pères fondateurs, une autorité sénégalaise doit toujours promouvoir la démocratie et l’Etat de Droit partout où ceux-ci sont menacés.
C’est avec une immense fierté, un jour de septembre 2023, que j’ai appris l’entrée de l’Afrique au G20, grâce au talent des diplomates sénégalais, à leur finesse et à leur capacité à fédérer les énergies en Afrique et auprès des pays industrialisés afin d’obtenir l’unanimité sur le sujet.
La politique étrangère d’un pays a deux incarnations concrètes : le diplomate et le soldat. C’est parce que nous avons toujours eu une armée républicaine, une diplomatie sobre et efficace au service d’un leadership ambitieux, que le Sénégal est une grande nation. C’est sur ces acquis solides que le Président Sall a bâti une diplomatie économique ayant permis au Sénégal de se hisser parmi les 10 nations qui attirent le plus d’investissements directs étrangers.
Un homme d’Etat pense le long terme et agit pour laisser une trace dans l’histoire. Ce bilan présenté par le précédent régime est éloquent. Il contredit les rodomontades des partisans du nihilisme et les adeptes de la rhétorique fumeuse d’un Etat en ruine. Ce bilan doit être montré partout afin que la vérité, que certains esprits chagrins tentent de cacher, soit étalée sur la place publique pour débusquer et combattre les populismes et les oppositions à la République.
Enfin, cet ouvrage rappelle l’attachement du Président Sall au multilatéralisme inclusif. Il a en effet décidé d’ériger Dakar comme la 4ème capitale des Nations unies, après New York, Genève et Nairobi. C’est cette vision qui a sous-tendu l’édification en décembre 2023 de la Maison des Nations unies à Diamniadio.
Au soir du 2 avril 2024, le Président Macky Sall a laissé un pays aux fondements économiques solides et à la démocratie performante. Aussi, notre pays rayonne grâce à une politique étrangère ambitieuse, intelligente et efficace.
Macky Sall laisse une diplomatie à la hauteur de l’histoire de notre pays et de la grandeur de son peuple. Le Sénégal, démocratie solide, économie croissante, est désormais une puissance diplomatique qui compte et pèse sur la scène internationale. C’est un héritage lourd et précieux dont il faut se montrer digne quand on a l’insigne honneur de porter sur la scène internationale la voix du Sénégal.
Par Hamidou ANNE – hamidou.anne@lequotidien.sn
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